Par Salim

3 avril 2016

Voyage au bout de la langue arabe

La langue arabe est une langue sémitique millénaire qui a connu une grande expansion au fil des siècles et est devenue une langue internationale parlée par plus de 300 millions de personnes à travers le monde.
Cette langue est fascinante à plus d’un titre : par son histoire, ses caractéristiques, sa beauté et son charme. A travers cet article, nous allons faire le tour de l’histoire de l’arabe, ses caractéristiques, la distinction qu’il est indispensable de faire entre « arabe » et « musulman », la distinction à opérer entre « l’arabe littéraire » et « l’arabe dialectal », les raisons qui incitent tout un chacun à se mettre à apprendre l’arabe et les 3 étapes à suivre pour parler l’arabe.

Cet article vous est proposé par Salim du blog Apprendre l’arabe avec le prof Salim, également auteur de plusieurs ouvrages sur la langue arabe, disponibles sur sa boutique Amazon. L’arabe est une langue dont la réputation souffre injustement de l’actualité récente, je suis donc très content de vous proposer un billet permettant d’élever le niveau du débat. Je laisse à présent la parole à Salim.

L’histoire d’une langue sémitique millénaire

L’arabe اَلْعَرَبِيَّة [al’arabiyya]  fait partie de la famille des langues sémitiques comme l’araméen et l’hébreu. Elle est originaire de la péninsule arabique. Son origine remonte au IIe siècle. Certains considèrent que la forme la plus ancienne de l’arabe remonterait encore loin jusqu’aux tribus de 3’âd et Thamūd qui sont les descendantes de l’un des fils de Sem, fils de Noé.
Avec l’avènement de l’islam, la langue arabe a connu une expansion exponentielle. En effet, son usage s’est répandu dans plusieurs continents. Elle est la fois parlée au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et même dans certaines régions de l’Europe avec la conquête musulmane de la péninsule ibérique.
Actuellement, l’arabe est une des langues les plus parlées au monde. En effet,  plus de 300 millions de personnes la parlent. Elle est la langue officielle de plus de vingt pays. Elle est également la langue officielle de plusieurs organisations internationales comme l’Organisation des Nations Unies, la Ligue Arabe, l’Organisation de la coopération islamique, l’Union du Maghreb Arabe et l’Union africaine.

Les vecteurs qui ont favorisé l’expansion de la langue arabe

Le vecteur qui a joué un rôle considérable et grandissant dans l’expansion de la langue arabe est indéniablement la religion musulmane. En effet, l’Islam a connu une extension exponentielle dans pratiquement les quatre coins de la planète. Il a conquis des pays qui, pour certains étaient des Empires (comme ce fut le cas pour la Perse : l’actuel Iran), ou des pays appartenant à la « culture chrétienne » comme c’est le cas pour l’Afrique du Nord et certaines parties de l’Europe du sud (Andalousie, parties en Italie et au Portugal). Ainsi, la langue arabe a connu un rayonnement dont la religion musulmane a joué le moteur.
Un autre vecteur qui demeure important aussi concerne l’emprunt à l’arabe de termes par les autres langues étrangères, notamment les langues européennes comme le français, l’espagnole, l’italien ou l’anglais.
A l’époque moderne, la littérature (romans et poésie) a aussi joué un rôle dans l’expansion de l’arabe car un grand nombre de philosophes, penseurs et auteurs non-arabes ont utilisé l’arabe dans leurs écrits. Il suffit de citer pour l’exemple le philosophe et médecin perse Avicenne. A l’époque contemporaine, les médias comme les journaux, les radios mais surtout les TV satellitaires comme Al Jazeera et Al Arabiyya et internet ont joué un grand rôle dans la diffusion de cette langue.

Diglossie de l’arabe : arabe littéraire standardisé et arabe dialectal diversifié

Ce qu’il faut savoir c’est qu’il existe l’arabe littéraire ou classique, qui est la langue écrite et véhiculaire à travers tous les pays arabes, et l’arabe dialectale ou populaire, qui reste un dialecte transmis oralement. L’arabe dialectal ou populaire comprend plusieurs dialectes régionaux propres à chaque région du monde arabe.

L’arabe littéraire ou classique est standardisé, donc il est compréhensible par tout un chacun dans le vaste monde arabe (pourvu qu’elle ait suivi un cursus à l’école, car c’est l’arabe littéraire qui est enseigné dans les écoles dans les pays arabes). C’est l’arabe classique que l’on utilise dans les médias, les livres, sur internet, etc. En revanche, l’arabe dialectal est propre à chaque région, donc il n’est pas forcément appréhendable dans d’autres régions car la terminologie varie d’une région à l’autre. Ainsi, il existe « l’arabe dialectal algérien » (qui lui-même se décline en plusieurs variantes, comme « l’arabe dialectal oranais » (parlé à Oran, un département qui se situe à l’ouest de l’Algérie), « l’arabe dialectal algérois » (parlé dans la capitale algérienne ; Alger) », etc.), un « arabe dialectal marocain », « l’arabe dialectal tunisien », « l’arabe dialectal libyen », etc. Cependant, « l’arabe dialectal » parlé au Maghreb (notamment celui parlé en Algérie, au Maroc et en Tunisie) reste homogène et les personnes qui habitent dans ces trois pays se comprennent, bien que la terminologie diffère sensiblement entre les dialectes existant dans ces pays.
Par contre, « l’arabe dialectal maghrébin », avec ses différentes déclinaisons, est diamétralement différent de « l’arabe dialectal moyen oriental ». Ainsi, « l’arabe dialectal algérien » est totalement différent de « l’arabe dialectal syrien » ou de « l’arabe dialectal libanais ».

L’arabe dialectal est considéré comme un « patchwork » composé de mots d’origines diverses. Donc, l’arabe dialectal n’est pas vu comme une « langue pure ». À titre d’exemple, « l’arabe dialectal algérien » est composé de mots venant à la fois de l’arabe (exemple dâr qui signifie « maison » ou « demeure »), du berbère (comme le mot fermach qui signifie « édenté »), du français (exemple : loto qui veut dire « automobile »), de l’espagnol (comme le mot bougato (avocat) du mot espagnol abogado), etc. Ce qui est vraiment marrant, c’est quand on entend les supporters algériens soutenir leur équipe de football en scandant, en arabe dialectal algérien, cette phrase : « One, Two, Three, Viva l’Algérie ». Cela est significatif de la nature de l’arabe dialectal algérien, car on ne trouve aucun mot arabe dans cet « hymne » des supporters algériens de football, c’est dire que l’on peut « jouer » avec l’arabe dialectal comme on veut. Cela démontre aussi l’influence des autres cultures et langues sur l’arabe dialectal et la capacité de ce dernier à s’adapter à une époque de globalisation tous azimuts. Un autre exemple, aussi marrant, que celui cité ci-dessus, concerne le « parler » de la nouvelle génération d’algériens, et plus précisément, d’Algérois (habitants de la capitale algérienne), qui pour dire « Qu’est-ce que tu dis ? », vont dire : « Wach rak tespiki? ». Le mot tespiki utilisé n’est autre que le verbe anglais to speak (parler, dire) (lol).

Mais pourquoi cette tendance à toujours confondre « arabe » et « musulman » ?

Dans l’esprit de beaucoup de personnes, notamment en Occident, un Arabe est synonyme de musulman. Cependant, ces deux termes sont complétement différents. En effet, un Arabe appartient à une ethnie particulière, tandis qu’un musulman, lui, par contre, appartient à une religion. Ainsi, on peut être Arabe sans être musulman comme les chrétiens libanais et être non-arabe tout en étant musulman, comme les Iraniens, les Pakistanais, les Afghans ou les Turcs (dans leur écrasante majorité).

On peut résumer les causes qui favorisent le fait que les gens entretiennent la confusion entre « arabe » et « musulman » dans des raisons liées à certaines luttes ethniques, au cours de l’histoire, entre des musulmans arabes et non-arabes, dans des raisons symbolique liées au fait que les lieux saints de l’islam (La Mecque et la Mosquée Al-Aqsa) se trouvent dans des pays arabes, dans des raisons liées à l’immensité géographique du monde arabe, dans des raisons liées à l’expansion première de l’islam qui est menée par les Arabes de la péninsule arabique, dans des raisons historiques liées à la proximité de l’Europe du monde arabe et aux premiers contacts que l’Europe a eus avec l’islam (croisades, colonisation) et même à l’époque contemporaine (immigration), dans des pays arabes.

Il faut, donc, signaler que les deux termes « arabe » et « musulman » ne sont pas des synonymes. D’ailleurs, le nombre de musulmans arabes ne représente qu’à peine 1/3 du nombre des musulmans à travers le monde. La plus grande concentration de musulmans se trouve dans des pays non-arabes. L’Indonésie est, d’ailleurs, le plus grand pays musulman au monde et il s’agit d’un pays non-arabe.

Grande mosquée de Ternate, Indonésie
L’Indonésie abrite la plus grande communauté musulmane au monde et ce n’est absolument pas un pays arabe !

Témoignages de spécialistes du monde arabo-islamique sur la fascination de la langue arabe

Certains penseurs et auteurs européens sont fascinés par le charme de la langue arabe. Ainsi, on peut citer les propos de deux grands spécialistes du monde arabo-musulman sur la langue arabe.

  • L’orientalise allemande Sigrid HUNKE a dit : « Comment l’Homme peut-il résister à la beauté de cette langue, à sa logique et à son éblouissement unique ? Même les voisins des Arabes, eux-mêmes, dans les pays qu’ils ont conquis, sont tombés sous le charme de cette langue. »
  • L’orientaliste français Ernest RENAN disait : « La chose la plus étrange qui est arrivée dans l’histoire humaine concerne la diffusion de la langue arabe. En effet, la langue arabe était inconnue, et soudainement, elle a connu une expansion pleine et complète. Cette langue n’a ni enfance, ni vieillesse. Elle a dépassé ses sœurs par la richesse de son vocabulaire, par la précision de ses termes et par la justesse de son système de construction et sa structuration. »

Les 5 bonnes raisons qui incitent à apprendre l’arabe

On peut recenser cinq bonnes raisons qui démontrent que l’apprentissage de l’arabe, à notre époque, parait important pour ne pas dire indispensable.

  • La langue arabe est une langue internationale parlée par plus de 300 millions de personnes à travers le monde. Elle est la langue officielle de plusieurs organisations internationales comme l’ONU, la Ligue Arabe ou l’organisation du Maghreb Arabe (OMA).
  • Apprendre l’arabe va vous permettre de découvrir un patrimoine culturel riche des grandes œuvres en matière de littérature, de spiritualité et de poésie.
  • Apprendre l’arabe est un atout sur le plan professionnel. En effet, les demandes de recrutement, de nos jours, exigent de plus en plus la maitrise de l’arabe, notamment dans les domaines de la finance islamique, du journalisme, de la traduction, de l’industrie (notamment en matière de pétrole et de gaz) et des services des affaires étrangères.
  • La maitrise de la langue arabe permet d’entretenir une communication avec une partie très importante du monde, surtout que la proximité géographique du monde arabe et de l’Europe favorise grandement cette communication et la présence de communautés arabes sur le territoire européen est un autre facteur qui incite à communiquer avec cette langue.
  • Apprendre l’arabe n’est pas seulement la maitrise d’une langue étrangère mais aussi l’immersion dans la culture d’un autre univers qui a sa propre vision du monde. Ainsi, apprendre l’arabe aura pour conséquence que vous allez appréhender la manière dont raisonnent et pensent les Arabes. Cela favorise d’ailleurs un dialogue fructifié et éviter le « choc des civilisations » dont certains parlaient.

Donc, apprendre l’arabe ne sera pour vous que bénéfique sur tous les plans (personnel, professionnel, culturel). Bref, vous ne sortirez que plus riche et épanoui(e). Alors, n’hésitez pas un instant et engagez-vous. Mettez-vous à l’apprentissage de l’arabe avec amour et motivation.

Les trois étapes indispensables pour pouvoir parler l’arabe

Pour se mettre à apprendre à parler l’arabe, il est indispensable de suivre 3 étapes. Ces étapes vous permettront de « déchiffrer » les clés du « charabia » par lequel vous êtes toujours obsédé(e). En effet, ces étapes favorisent une immersion progressive dans la sphère de la langue arabe et facilitent l’apprentissage étape par étape. L’objectif sera d’arriver à maitriser à la fois l’Ecriture, la Lecture et le Parler.

1e étape : apprendre les bases de la langue

Cela passe par l’apprentissage de l’alphabet arabe (28 lettres), des règles basiques de la grammaire et de la conjugaison. Pour mieux favoriser ces apprentissages, il est primordial de choisir des livres qui proposent des méthodes d’apprentissage efficace. Je vous conseille, à ce propos, mon livre qui propose une méthode intéressante, Lire et Ecrire l’arabe en seulement 15 jours !.

Par ailleurs, il est aussi recommandé de consulter des sites internet qui proposent du contenu relatif à l’apprentissage des bases de langue arabe. Cela permet, en fait, de consolider vos acquis et connaissances. Vous pouvez, par exemple, visiter le site www.madinaharabic.com. En outre, pour enrichir son vocabulaire, établir une liste de vocabulaire arabe basique est indispensable. Cette liste doit comprendre les mots arabes les plus utilisés comme  صَبَاحُ الْخَيْرْ[sabâho l’khayr] (Bonjour), مَسَاءُ الْخَيْرْ [masâ’o l’khayr] (Bonsoir), شُكْراً [chokran] (merci)…etc.
Il faut également établir une liste des phrases indispensables les plus fréquentes en arabe. Cela permet de s’initier à l’expression orale en arabe. Votre liste peut, par exemple, contenir les phrases suivantes : أَنَا بِخَيْرْ، شُكْراً  [anâ bikhayr, chokran] (Je vais bien, merci), تَفَضَّلْ يَا سَيِّدِي [tafaddal yâ sayyidî] (Allez-y, je vous en prie Monsieur), أَنَا مُتَشَرِّفْ بِمَعْرِفَتِكَ [anâ motacharrif bima3rifatika] (Enchanté de faire ta connaissance [quand un homme s’adresse à un homme]).
D’autre part, apprendre à formuler des questions et à comprendre la structure de la phrase permet d’intégrer le « mode de fonctionnement » de l’arabe, ce qui permet à la fois de savoir formuler une question quand on s’adresse à quelqu’un mais aussi à respecter la structuration des phrases.

Alphabet arabe
L’alphabet arabe est reconnaissable entre tous et permet d’écrire d’autres langues non-sémitiques, comme le persan, l’ourdou ou le turc jusqu’en 1928 !

2e étape : élargir vos acquis et connaissances

Cela passe par le recours aux services d’un professeur d’arabe. En effet, si vous prenez des cours chez un bon professeur, cela implique que votre apprentissage de l’arabe se fasse de manière consolidée et plus ou moins rapide par rapport au travail individuel que vous pouvez engager tout(e) seul(e).
Par ailleurs, il est important de se mettre à la lecture. La lecture vous permettra de travailler votre prononciation, votre compréhension du texte, de revoir toutes les règles grammaticales et de conjugaison que vous avez déjà vues et d’apprendre un nouveau lexique en arabe. À ce propos, travailler avec un dictionnaire arabe-français est très important afin que vous plongiez dans le monde des mots arabes et pour vous y familiariser. Je peux vous conseiller ce dictionnaire en ligne.
Il est aussi intéressant que vous travailliez votre écoute. Pour cela essayer d’écouter la radio ou voir la TV en arabe. Commencez par des programmes légers et simples à comprendre en fonction de votre niveau.

3e étape : mise en application et  développement de vos acquis

Pour cela il vous est conseillé de fréquenter un espace animé par des arabophones comme les cafés littéraires, les centres culturels, l’Institut du Monde Arabe (IMA), des réunions d’associations durant lesquelles on s’exprime en arabe (l’arabe littéraire bien entendu et non pas l’arabe dialectal). Trouver un(e) interlocuteur (trice) arabophone avec lequel (laquelle) vous pouvez converser serait également un bon moyen pour développer ces acquis et pour vous exprimer aisément en arabe.

Conclusion

Après avoir fait un détour sur la langue arabe et après avoir évoqué l’histoire, la beauté, la fascination et la richesse de cette langue, il me paraît qu’un voyage à l’intérieur de cette langue vaut la peine d’être entamé. Cela passe, en fait, par l’apprentissage de cette belle langue qui recèle des trésors inestimables. En tout cas, de plus en plus de personnes s’engagent dans l’apprentissage de l’arabe. Les conditions liées aux nouvelles technologies, à l’existence de méthodes scientifiques d’enseignement de l’arabe qui prennent en compte les facteurs culturels des apprenant(e)s ainsi que la présence d’une importante communauté arabe en Europe et sur le continent américain, sont des facteurs qui invitent à s’engager dans l’apprentissage de cette langue. Notre monde contemporain exige plus de communication et de dialogue entre les peuples, notamment entre les populations occidentales et arabes, et cela passera, entre autres, par le biais de la langue arabe. En fait, le dialogue entre l’Orient et l’Occident et la réponse aux demandes et revendications, notamment identitaires, du monde contemporain sont les défis qui guettent l’humanité de demain.

Images sous licence Creative Commons : Héctor de Pereda, Marcel Holyoak, Christopher Rose.

Salim

Salim KECIR est un professeur expérimenté de langue arabe, qu’il enseigne depuis plus de quinze ans. Durant toutes ces années, il a acquis une grande expérience dans l’élaboration de pédagogies efficaces. Le site www.almodaris.com est une plateforme qu'il est en train de créer. Il propose des cours de langue arabe en fonction de votre niveau et des objectifs que vous voulez atteindre.

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  1. Dans certains passages vous ne pesez pas le poids de vos mots, dire que le dialecte maghrebins est diametralement opposé à l’arabe parlé à l’est laisserait entendre que la communucation entre les deux est carrement impossible, or c’est très loin d’etre le cas, certes parler un dialecte marocain pur et dur (je suis marocain) renderait la communication très compliqué avec un syrien par exemple (mais pas impossible), cependant de simple simplification sur mon propre arabe marocain en préviligiant des termes plus proches de l’arabe classique (sans exageration), j’arrive facilement à une conversation fluide avec des amis de l’orient, des fois c’est meme moi qui a du mal à les comprendre puisqu’ils ne tendent pas à simplifier leur language xD sinon les dialectes arabes constituent un continium ou chaque arabe aurait une conversation parfaitement fluide avec ses voisins directs, l’ouest de la Lybie et l’est de l’algerie parlent un dialecte presque Tunisien alors qu’à l’est de l’algerie on parle presque le meme dialecte qu’a oujda à l’est du Maroc, et tu peux y aller comme ça jusqu’à ce que t’arrive à relier la Mauritanie avec l’Iraq ou le sultanat d’Oman, sauf qu’un Mauritanien aura du mal à établir un conversation fluide avec un Omanais si les deux s’obstinent à parler leur propres dialectes!

    1. Lorsque je suis allé au Maroc avec mon père, il est syrien, presque impossible de communiquer en arabe avec les Marocains! L’arabe du Machrek et du Magreb sont totalement opposés!

    2. Personnellement, je ne parle et ne comprends que l’arabe littéraire car c’est une langue que j’ai apprise.
      Aujourd’hui je connais mieux cette langue que beaucoup d’arabe natif et je peux vous dire que le dialecte marocain est très loin de l’arabe littéraire. Je ne comprends rien de ce que disent les marocains qui parlent en darija. Imaginez-vous un autre arabe qui écoute du darija avec des mots berbères et des mots français. C’est impossible de comprendre. Alors que l’arabe syro-libanais est beaucoup plus compréhensible.
      L’une des différences, je pense, c’est une différence de gouvernance. Les Syriens par exemple donnent beaucoup d’importance à l’arabité alors qu’au Maghreb le français est plus important que l’arabe pour les hautes responsabilités. Et il y a beaucoup de choses à dire à ce sujet. Le changement ne peut venir qu’à partir d’une décision politique.

  2. Aussi par rapport à l’influence des langues étrangeres sur les dialectes arabes, vous avez abordé la question en qualifiant l’arabe algerien comme un patchwork avec des mots venant d’origines diverses, ceci laisserait entendre que toutes les langues du monde contribuerait à part égal à l’arabe algérien, alors qu’il est clair est net que c’est de l’arabe qui s’est laissé influé par les differents langues dont vous avez parlé, et l’influence s’arrete souvent à deux simples empreints vocabulaires qui s’integrent dans l’arabe dialectal, pour le berber vu que que ma connaissance y est nul mais je ne suis pas sur si il influe aussi sur la grammaire, mais en tout cas ça me semble limité puisque la ressamblance avec l’arabe classique ou les autres dialectes est frappante!

    1. l’arabe avant l’islam, existait sous forme de différents dialectes dans la péninsule arabe, en fonction des influences reçues (araméen, hébreux, amharique, tamoule, copte, arménien, phénicien persan etc….)
      Sous le Calife Othman, pour la première fois on est passé à l’écrit pour matérialisé les écritures du Coran et c’est là que la langue arabe est née (sous l’impulsion de l’islam, l’arabe s’est enrichi en s’internationalisant et au contacte des grandes langues millénaire comme le Berbère ou le Persan (« Salat » (prière ) vient du berbère « ta Zalit » , « matar  » (pluie) vient du berbère : « ma » (eau ou aman) « tar » ( descendant) , le tout ma-tar = eau descendant (du ciel))
      Il n’existe pas de littérature arabe car c’est plus une langue orale, l’arabe classique n’est rien d’eautre que l’arabe coranique ou liturgique.
      C’est aussi une langue de talisman, puisque les amulettes sont rédigées sous forme de versé de Coran.
      Beaucoup de savants berbères ont contribué à améliorer la langue arabe et sa grammaire.
      A-yyur ou A-ggur en Kabyle a donné le mot arabe « Gmar » ou « Gamra » = lune en arabe.

    1. Bonjour Joëlle,
      Merci pour votre commentaire.
      Il est vrai que j’ai abordé de manière succincte la lecture et l’écriture arabe dans cet article qui propose un « voyage au bout de langue arabe ».
      La question de l’apprentissage de l’écriture et de la lecture en arabe, je l’ai abordé, de manière rapide, dans la 1ere étape relative aux trois étapes indispensables pour pouvoir parler l’arabe. J’ai fait référence à mon livre « Lire et à Ecrire l’arabe en seulement 15 jours ! ».Ce livre propose une méthode « révolutionnaire » qui brise le cliché selon lequel la langue arabe est difficile à lire et à écrire. L’alphabet arabe est composé de 28 lettres. Il suffit de connaitre les règles concernant :
      – Les voyelles brèves et les voyelles longues
      – La règle concernant l’attachement des lettres et ses exceptions
      – Les lettres variables et les lettres invariables
      Et « le tour est joué », l’écriture de la langue arabe ne sera qu’un « jeu d’enfant ».
      D’ailleurs, rassurez-vous que cette méthode décrite dans mon livre, je l’ai expérimentée sur mes élèves et elle a donné ses fruits au bout de 15 jours (1 séance par jour). J’ai même eu un élève très assidu et très sérieux qui a réussi à lire et à écrire l’arabe en seulement 10 heures (soit 5 séances, 2 heures par séances).
      Merci à vous Joëlle, d’avoir soulevé cette question très importante relative à l’écriture arabe. J’y penserai la prochaine fois pour consacrer un article entier sur l’écriture et la lecture en langue arabe. Ça sera une occasion pour « déconstruire » certains clichés véhiculés, selon lesquelles l’écriture arabe est difficile.
      Salim, Prof d’arabe
      apprendrearabe.over-blog.com

  3. Salam Aleykoum, j’ai lu votre article et je l’ai beaucoup aimé. Vous écrivez vraiment très bien !
    J’aurais une petite question à vous posez : Plus tard j’aimerais devenir un savant de la langue arabe et je voulais savoir, selon vous, quel est le meilleur moyen pour y arriver.
    Merci d’avance et bonne continuation pour la suite !

  4. Bonjour Selim
    on pourrait ajouter dans la liste des raisons d’apprendre l’arabe en France est l’enseignement de la langue Arabe depuis François 1er, autrement je trouve ton article excellent qui rappelle notamment que tous les musulmans ne sont pas arabes et que
    tous les arabes ne sont pas musulmans 🙂
    Bonne continuation,
    Slimane
    http://www.arabe5minutes.com

  5. Bonjour,

    Cet article est intéressant à plus d’un titre. En effet, il est important et utile d’apprendre la langue arabe. La langue arabe est une langue ancienne et vivante à la fois. Une langue qui s’adapte à toutes les époques. Elle mérite vraiment d’être apprise. J’ai moi-même appris l’arabe en partant de zéro il y a plus de 8 ans. Il n’y avait pas autant de conseils et de ressources pour nous aider à apprendre l’arabe. D’ailleurs, j’ai créé un blog (www.objectifarabe.fr) sur la langue arabe pour conseiller et donner des astuces pour apprendre l’arabe facilement.

    Cordialement,

    Samir

  6. L arabe est utilisée par 22 pays et constitue donc un atout.
    Il y a beaucoup de sites internet, d applis, de documents didactiques pour apprendrel arabe, sans parler des nombreux instituts qui sont apparus ces dernières années donc tu es côté de la plaque.
    voilà ce que j’ai utilisé pour me former et m’a beaucoup aidé https://www.institut-anwar.fr

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