Par Pierre

21 septembre 2015

Langues faciles, langues difficiles : mythes et réalités

Chaque langue étrangère possède sa propre réputation en matière de difficulté. Certaines seraient à la portée de tous et pourraient être maîtrisées en quelques mois à peine ; d’autres, en revanche, seraient quasiment impossibles à apprendre, ou alors au prix d’efforts surhumains. Il est grand temps de démontrer que cette notion de difficulté est très relative et qu’elle ne devrait pas vous influencer dans votre choix d’apprendre une langue plutôt qu’une autre.

Langue facile, langue difficile : la foire aux mythes

Des idées reçues bien ancrées

Quand j’entends parler de langues étrangères et que la question de la difficulté revient sur le tapis, certaines idées reçues ressortent systématiquement. En voici un florilège, toute ressemblance avec une affirmation que vous avez pu entendre un jour est absolument fortuite :

  • Le français est d’une complexité qui confine au délire mystique. Heureusement que c’est notre langue maternelle !
  • L’anglais est la langue la plus facile au monde.
  • L’espagnol et l’italien sont faciles à apprendre. En gros, c’est du français en plus chantant, avec un -o ou un -a à la fin des mots.
  • L’allemand a une grammaire étrange. De toute façon, qui apprend l’allemand de nos jours ?
  • Le chinois et le japonais nécessitent de mémoriser des milliers de symboles. Impossible si on ne s’y met pas dès l’école maternelle.
  • Malgré tous vos efforts, il vous sera totalement impossible d’apprendre le tchèque, le russe, le hongrois ou le finnois. N’essayez même pas, sauf peut-être si vous avez le Q.I. de Stephen Hawking.

Certains poussent même le vice à effectuer des classements des langues les plus difficiles. Les grands gagnants sont généralement le polonais, l’arabe, le japonais, le chinois ou encore l’islandais. Si ce sensationnalisme a de quoi amuser, il a également pour effet d’ancrer des idées fausses dans les esprits et de décourager celles et ceux qui souhaiteraient apprendre une langue jugée difficile.

Une difficulté très subjective

Ma position sur le sujet est claire : il n’existe pas de langue facile ou difficile. Il existe des langues qui sembleront plus ou moins compliquées à apprendre en fonction des individus. Tout cela n’est, finalement qu’une question de point de vue. Une même langue pourra être considérée comme facile ou difficile par deux personnes différentes, il n’existe pas de vérité absolue en la matière.

Cette prétendue difficulté ne doit en aucun cas peser sur le choix d’une langue à apprendre. Un pays vous intéresse, sa culture vous passionne, mais vous avez peur d’en étudier la langue, réputée trop difficile ? Ne vous en privez pas pour si peu.
Sur le long terme, ce sont surtout votre motivation et votre régularité qui feront la différence. Avec le temps et une bonne immersion, tous les points qui constituent la difficulté d’une langue étrangère finiront par vous rentrer dans la tête et vous paraître limpides.

Méfiez-vous des étiquettes

Les peuples des différents pays, sans forcément s’en rendre compte, intègrent facilement les clichés liés à leur propre langue. A de rares exceptions près, les habitants d’un pays seront toujours unanimes : leur langue est l’une des plus difficiles au monde et les étrangers qui l’apprennent ont décidément de drôles de passe-temps.
Vous serez souvent confronté à cette vision et vous devrez apprendre à la dépasser. Les locuteurs natifs sont les moins bien placés pour juger de la difficulté de leur langue, donc, mon conseil : ne les écoutez pas s’ils vous disent à quel point elle est horriblement complexe.

J’ajouterais pour finir que les personnes opérant des classements des langues les plus difficiles ont parfois une vision très limitée de ce domaine. Forcément, étant donné qu’il existe environ 7 000 langues dans le monde, il devient difficile d’élire la plus ardue en se basant sur des critères sérieux. Par exemple, certaines langues africaines ont la réputation d’offrir une grammaire très complexe, mais je les vois très rarement revenir dans ces listes.

Comment évaluer la difficulté d’une langue étrangère

Essayons de dégager plusieurs critères objectifs qui rendront une langue plus ou moins facile d’accès à un individu, en fonction de son origine et de ses expériences passées.

L’éloignement par rapport à la langue maternelle

Si l’espagnol ou l’italien nous semblent si simples à apprendre, c’est parce qu’ils dérivent, comme le français, du latin vulgaire parlé par le peuple de l’Empire romain. Eh oui, il y a plusieurs siècles, nos trois langues latines n’étaient que des dialectes d’une seule et même langue, puis ont divergé, tout en gardant une grande similitude.
A contrario, les éléments les plus intrigants de l’espagnol sont généralement issus de plusieurs siècles de domination arabe, donc d’une langue très différente de la nôtre.

L’anglais est une langue très simple à apprendre car son vocabulaire provient en grande partie du français. En revanche, sa prononciation est complexe pour nous, car très influencée par le vieil anglais.

Vous l’aurez compris, plus on s’éloigne du français, des langues latines, puis des langues indo-européennes, plus la difficulté augmente, car nous perdons peu à peu nos repères. Cette difficulté est donc toute relative, car si nous trouvons l’italien plus facile que le biélorusse, ce sera tout le contraire pour un locuteur natif du russe.

Les grandes familles de langues
Les grandes familles de langues dans le monde. En vert clair, les langues indo-européennes, qui présentent une parenté (parfois lointaine) avec le français.

Des sonorités qui existent ou non dans notre langue

Toujours dans cet ordre d’idée, la prononciation d’une langue sera plus ou moins ardue en fonction des sons qu’elle utilise. S’ils existent en français, vous n’aurez aucun problème à les utiliser. Si ce n’est pas le cas, vous devrez apprendre à les entendre et à les prononcer. Demandez à des étrangers de prononcer nos in, on, an et vous verrez s’ils vont de soi pour tout le monde !

Selon une étude, l’italien serait unanimement considérée comme la plus belle langue européenne car les sons qu’il utilise sont présents dans presque toutes les autres langues européennes. Cette familiarité nous pousserait, inconsciemment, à voir l’italien sous un jour favorable, tandis que les autres langues possédant des sons très spécifiques pourraient être désagréables à entendre.
Ce cas de figure démontre que notre cerveau est paresseux et préfère les sonorités qu’il connaît déjà. Il va donc falloir le fatiguer un peu pour qu’il accepte d’en intégrer de nouvelles.

Une grammaire plus ou moins complexe

La complexité d’une grammaire se définit en fonction des éléments nécessaires à apprendre et à articuler simultanément dans une phrase. Ces éléments sont les suivants : nombre de genres grammaticaux, modes et temps de conjugaison, présence ou non de déclinaisons, ordre des mots dans la phrase, plus les exceptions à toutes ces règles.
La conjugaison anglaise est par exemple bien plus simple que celle du français, car il n’existe pas de futur grammatical, ni de subjonctif. Vous n’avez donc pas besoin d’attendre d’avoir appris ce temps et ce mode pour pouvoir vous exprimer, ni à réfléchir pour les former lorsque vous construisez une phrase.
Le finnois est très complexe car non seulement il y a énormément de cas grammaticaux, mais ceux-ci altèrent le radical des mots. Il faut beaucoup de temps pour que cette gymnastique mentale devienne naturelle.

Il existe également des grammaires qui ne sont pas spécialement complexes, mais qui sont tellement différentes de la nôtre qu’elles demandent un certain temps d’adaptation. C’est ce que je rencontre avec le japonais, qui me force à casser toutes mes structures mentales pour en construire de nouvelles. On en revient donc à l’idée d’éloignement depuis notre langue maternelle.

Un système d’écriture différent du nôtre

Les langues utilisant l’alphabet latin sont nombreuses et très variées, mais cela ne les empêche pas d’être très éloignées du français, comme le turc, le vietnamien ou l’indonésien. Pourtant, retrouver ce même alphabet a quelque chose de rassurant, tandis qu’un système d’écriture différent a tendance à faire peur.

Parmi ces systèmes d’écriture, on distingue principalement :

  • L’alphabet : il contient des lettres qui sont divisées en consonnes et en voyelles. L’assemblage de ces consonnes et voyelles permet de former des sons articulés.
    Exemples : alphabets latin, grec, cyrillique, arabe, hébreu, arménien, le hangeul coréen.
  • Le syllabaire : chaque symbole représente non pas une consonne ou une voyelle, mais une syllabe déjà constituée.
    Exemples : les hiragana et katakana japonais, le cherokee.
  • L’alphasyllabaire : comme son nom l’indique, il est en quelque sorte un mélange des deux précédents.
    Exemples : l’inuktitut, le devanagari qui sert à écrire l’hindi, le marathi ou le népalais.
  • Les logogrammes : ici, un symbole représente une unité de sens.
    Exemples : les sinogrammes, présents en chinois (mandarin, cantonais…), japonais, vietnamien et coréen, les glyphes mayas, les hiéroglyphes égyptiens.

Les alphabets, syllabaires et alpha-syllabaires représentent rarement un obstacle dans votre apprentissage. Avec un peu d’entraînement, vous apprendrez vite à les reconnaître, puis à les écrire. Bien sûr, certaines subtilités vous demanderont peut-être un peu de travail, comme les différentes formes d’une même lettre en écriture cursive, mais vous finirez par les maîtriser.
Les autres formes d’écriture, comme les sinogrammes, vous poseront sans doute plus problème, mais vous finirez par vous y habituer et y trouver une certaine logique.

Alphabet cyrillique
L’alphabet cyrillique effraie nombre de personnes qui aimeraient se mettre au russe. Pourtant, il n’est pas très difficile à apprendre.

Les ressources disponibles

Ce critère est un peu à part car il n’est pas directement lié à la difficulté, mais je ne pouvais pas le passer sous silence. Toutes les langues étrangères n’ont pas la même popularité et certaines sont mieux loties que d’autres au niveau des supports pédagogiques : méthodes, cours, livres, films, séries télévisées… Vous n’aurez pas un accès égal à ces ressources selon que vous appreniez l’anglais ou l’algonquin.
S’il est facile de trouver un correspondant sur Internet, certaines langues ne disposent pas de méthodes car le public des apprenants est trop restreint pour que leur publication soit rentable. Il faut donc parfois chercher pour trouver des ressources qui ne sont pas toujours en français, qui peuvent être datées ou incomplètes.

Une difficulté qui décroît avec l’expérience

Je le dis sans cesse, plus on apprend de langues, plus il devient facile d’en apprendre. En découvrant de nouvelles langues étrangères, vous apprendrez de nouveaux sons, structures et mécanismes qui n’existent pas en français, mais qui sont présents dans d’autres langues, même très éloignées.
Par exemple, le japonais est une langue dite SOV (sujet – objet – verbe), par opposition au français qui est une langue SVO (sujet – verbe – objet). Mettre le verbe à la fin de la phrase ne m’a jamais posé problème, car c’est un phénomène courant en allemand, que je maîtrise assez bien. Ainsi, les structures grammaticales étaient déjà posées dans mon esprit, même si les deux langues que je viens de citer n’ont absolument rien à voir entre elles.

Plus vous progresserez dans votre études, plus il vous sera facile de vous attaquer à des langues exotiques et complexes. Si vous êtes débutant, orientez-vous de préférence vers des langues latines (italien, espagnol, portugais…) ou des langues germaniques ayant reçu des influences latines (l’anglais bien sûr, l’allemand dans une moindre mesure).
S’il vous prend l’envie de commencer directement par une langue réputée difficile, faites-le sans hésiter. Ce ne sera peut-être pas facile dans un premier temps, mais vous aurez toutes les chances de réussir votre projet.
Dans tous les cas, ne vous laissez jamais décourager ni par la réputation d’une langue, ni par les difficultés qu’elle peut vous poser. En faisant preuve de patience et de rigueur et en appliquant les fondamentaux du blog, vous viendrez à bout de n’importe quelle langue étrangère.

Langues étrangères et expérience
Avec l’expérience, aucune langue étrangère ne sera hors de votre portée, même celles réputées difficiles.

Sources des images : Sasquatch I, Wikipédia, Kecko, postscapes.

Pierre

Fondateur du Monde des Langues, j'aide les passionnés de langues à devenir plus autonomes et à atteindre leurs objectifs. J'ai eu l'occasion d'apprendre l'allemand, l'anglais, le finnois, l'italien et le japonais.

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    1. Ravi de voir que nous sommes sur la même longueur d’onde. Ton article ainsi que les commentaires qui le suivent montrent bien que la langue la plus facile ou difficile varie en fonction de chacun.

  1. Coucou Pierre,

    Merci pour cet article. En plus d’un point de vu très intéressant sur la difficulté des langues, tu passes en revue pleins de concepts linguistiques qui me passionnent !
    Pour ma part je rejoins ton idée selon laquelle la difficulté en soit n’existe pas, elle est question de perception en fonction de sa langue maternelle et/ou des langues que l’on a déjà apprises.
    Ceci étant dit, je me suis reconnue dans le « Le français est d’une complexité qui confine au délire mystique. Heureusement que c’est notre langue maternelle ! », comme quoi, les clichés sont bien ancrés même chez les passionnés de langues *** shame on me ! ***.

    Et je dois reconnaître que je suis un petit diable en la matière. Lorsque je dis que je parle hébreu et que les gens me répondent « Wow ça du être tellement dur, tellement de travail, surtout l’alphabet ». Alors que comme tu le mentionnes, l’alphabet, la grammaire et la conjugaison ne sont pas si compliqués ils nécessitent juste de laisser tomber les schémas linguistiques du français. Mais bon, en entretien d’embauche je ne contredis jamais le recruteur impressionné ! 😉

    Bref, c’est toujours un plaisir de te lire, hâte de voir ton prochain article.

    1. Content que l’article t’ait plu ! J’essaie de me pencher sur la linguistique car c’est une véritable mine d’or, mais c’est un domaine aussi vaste que complexe.
      Concernant le français, il y a des points qui en font objectivement une langue assez ardue pour les étrangers : sons spécifiques (nasales…), liaison, homonymies trompeuses (aller/allé), nombreux temps et modes… Il y a de quoi faire ! Mais encore une fois, rien d’impossible pour un apprenant motivé.

  2. Tous les jours, je croise des gens parmi mes apprenants qui croient dur comme fer en la plupart de ces idioties. Vu que la langue qu’ils apprennent est l’anglais, ils voient bien que ce n’est pas la langue la plus facile au monde. Par contre, ils insistent que le français est nettement plus dur. Ah ça, oui. Je vais leur faire lire cet article à tous. Merci pour ces précisions. D’ailleurs, j’ai déjà envoyé le lien vers ce blog à la plupart d’entre eux.

    1. Des moutons, n’exagérons rien 😉
      Disons que l’information sérieuse au sujet des langues étrangères est rare, nous sommes donc vulnérables face à certaines idées reçues.

  3. Bonjour,

    et merci pour cet article très intéressant. Globalement, je suis plutôt d’accord… mais pas tout à fait quand même, et je vais m’expliquer 🙂

    Je pense que la difficulté supposée de certaines langues par rapport à d’autres est clairement exagérée. Ceci dit, je persiste à penser que toutes les langues ne sont pas égales en terme de difficulté. Ce n’est pas parce qu’on exagère ces différences (ce qui est vrai) ou qu’on leur accorde une trop grande importance (ce qui est encore plus vrai) que ces différences n’existent pas du tout.

    Déjà, je pense qu’il est important de bien distinguer « facilité » et « simplicité ». La facilité est un critère subjectif : pour un français, l’italien est facile, alors que pour un chinois il ne l’est pas du tout. La simplicité, elle, est mesurable sur des critères objectifs. Avoir une seule conjugaison est plus simple qu’en avoir dix, et moins que ne pas du tout en avoir.

    Les créoles et les sabirs, par exemple, sont très souvent des langues simples de par leurs structures. Cette simplicité relative est le résultat de leur histoire : elle sont apparues récemment, pour faire face à un besoin urgent de communication dans des populations immigrées ou déportées. D’autres langues sont le produit d’une évolution lente et chaotique, de différentes couches de substrats. Ces langues-là présentent parfois des structures plus complexes que d’autres. En fait le balancier simplification / complexification est constant dans l’histoire des langues. La dynamique de l’évolution d’une langue est un phénomène très complexe, un va-et-vient entre le principe d’économie, les glissements de sens, la création de nouvelles formes, les emprunts, etc…

    Je suis d’accord que la facilité de l’anglais et la difficulté du polonais (par exemple) sont très exagérées. Mais je continue de penser que l’anglais est objectivement plus simple que le polonais. Indépendamment de sa langue d’origine, atteindre un niveau donné en polonais demandera en moyenne plus d’effort qu’en anglais.

    Je remarque que vous ne mentionnez pas dans votre article le cas particulier des langues planifiées – comme l’espéranto, l’ido ou l’interlingua. Ça m’intéresserait beaucoup de lire votre opinion sur ces langues ! 🙂

    Joyeuses fêtes !

    1. Merci pour ce commentaire très intéressant. Effectivement, on peut isoler des critères de difficulté bien réels et la volonté politique a aussi son rôle à jouer. Comme tu le dis, de nombreuses langues ont été simplifiées ou au contraire complexifiées par le pouvoir en place. Par exemple, je suppose qu’il est objectivement plus facile d’apprendre les sinogrammes du chinois continental (simplifiés) que de celui de Taïwan (traditionnels).
      Après, cet article vise surtout à relativiser la question de la difficulté, qui fait tomber les langues soit dans la catégorie « à apprendre car faciles », soit dans « à ne pas apprendre car difficiles ». Je reste convaincu qu’il est plus facile d’apprendre le polonais avec une bonne motivation que l’anglais contraint et forcé 😉
      Quant aux langues planifiées, je les méconnais trop pour donner un avis dessus. J’aimerais beaucoup leur consacrer un article un jour !

      1. Salut Pierre, tres bon article, je trouve que tu mets assez bien en avant le cote objectif manquant a toutes ces « classifications ».
        Je rebondis sur le fait que le chinois simplifie est objectivement plus simple que le traditionnel. Tout depends du court ou long terme d’apprentissage. Les sinogrammes traditionnels emettent beaucoup de sens, bien qu’ils aient l’air tres complexes, on peut meme lire des sinogrammes traditionnels assez facilement sans les avoir appris !

        La courbe d’apprentissage est un facteur tres important pour dire si une langue est facile ou pas (le chinois etant tres facile a pprendre pour ce qui est de l’oral 😉 0

        1. Je ne sais pas trop pour le chinois, mais je remarque qu’en japonais, plus j’apprends de kanji, plus le système d’écriture s’éclaire. Je les repère dans des mots, ce qui m’aide (parfois) à en comprendre le sens, je repère leurs prononciations récurrentes (lectures on et kun), ce qui m’aide à lire d’autres mots inconnus… Bref, je pense que chaque langue est un système cohérent, une fois qu’on commence à entrer dedans, on réalise que ce qui est une difficulté pour nous est une aide pour les natifs. Du coup, je comprends tout à fait ta remarque concernant les sinogrammes traditionnels.

    2. Bonjour,
      Article très intéressant et le complément de Lechaz l’est également. Je pense que les critères de simplicité et de facilité sont souvent mélangés à tort.
      De même, je suis persuadé qu’il y a bien une vague échelle de simplicité/complexité qui est différente et relative à la langue de l’évaluateur.
      Enfin, il y a aussi la notion de courbe d’apprentissage. Certaines langues peuvent être parlées assez rapidement. La difficulté ne vient que quand on choisit d’approfondir. Par ex. l’espagnol courant est plutôt simple à maîtriser dans un temps raisonnable, alors que l’espagnol littéraire semble assez complexe.
      Buenas tardes (pas trop dur …).

      1. On est d’accord. Certaines langues (comme l’anglais), ont une syntaxe suffisamment simple pour qu’on puisse commencer à faire des phrases assez vite de manière indépendante, pour d’autres, c’est plus compliqué (comme le finnois d’après mon expérience personnelle). Evidemment, ces critères de difficulté dépendent en grande partie de la langue maternelle de l’apprenant.

        1. Bonsoir Adam, Pierre,
          Désolé de venir répondre avec autant de retard…
          Ah là là, que c’est complexe ! 🙂

          Il y a certaines langues qu’il est facile de commencer à parler… oui mais ça dépend de ce que l’on veut en faire !
          S’il est facile de demander son chemin à un policier anglais pour se rendre à Trafalgar Square (d’autant que la phrase doit être dans tous les guides), avec ça on ne discutera pas de sujets philosophiques ; je pense que nous serons tous d’accord pour dire que plus on apprend, plus la complexité apparaît et si le but est de devenir un espion (aux yeux des Britanniques). il y a déjà plus de travail 🙂
          Mettre le doigt sur le faible nombre de temps de conjugaison de l’Anglais est biaiser la chose car les temps anglais ne sont pas dans les conjugaisons formelles et il y a de très nombreuses manières d’exprimer l’époque (relative), la durée, les conséquences d’une action, etc. de nombreuses subtilités en Anglais… y compris pour le futur !
          Dire que l’Anglais n’a pas de subjonctif est une idée reçue LOL quel est donc le temps dans « God save the Queen » ? c’est vrai que les verbes qui réclament un subjonctif sont plus rares qu’en Français mais le subjonctif existe bel et bien en Anglais (un natif pourrait dire que non mais…) !

          Une langue a été créée (petit à petit) pour les besoins des locuteurs de l’époque. Les mots et verbes et notions très anciens sont complexes (le verbe aller en Français : vais, allons, irai…). Les choses sont plus simples pour les notions modernes qui deviennent également semblables dans les diverses langues (sauf en Français).
          Une conséquence est que toutes les notions (tous les besoins) nécessaires sont là mais exprimées d’une certaines manière… les créateurs de la langue (des tas de gens au fil du temps) ont fait tout ce qu’ils ont pu sans être vicieux et en voulant faire simple !
          L’orthographe peut périodiquement être réformée (comme en Espagnol) ou ne jamais l’être en prétendant que notre langue doit rester telle quelle (comme le Français).

          Au fait, parler une langue n’est pas la même chose que l’entendre (et la comprendre), la lire, et que l’écrire.
          Je connaissais un Espagnol né en France, étant allé à l’école primaire Fr avant de retourner en Espagne : son Français était très très bon (absolument aucun problème) mais il m’avait averti, son orthographe était une horreur car il écrivait de manière phonétique (à l’espagnole).
          Evidemment, s’intéresser à la culture (l’humour, la langue de tous les jours) est encore autre chose. De même, il y a de nombreux niveaux de langues qu’il faut apprendre lorsqu’on veut prétendre devenir un espion : formel, informel, argot (et je simplifie).

  4. Je ne suis pas sûr pour la conjugaison anglaise soit plus facile que la française… En français, on peut utiliser seulement l’imparfait pour l’action terminée, le passé composé pour le passé encore d’actualité, le présent, le futur, et la phrase sera toujours juste à l’oreille (qui parle encore au passé « simple » ?)
    En anglais, dans le langage courant, ils utilisent toutes les variations de leurs temps : présent simple, présent progressif, présent parfait simple, présent parfait progressif, et ainsi de suite pour le passé et le futur. Si on a le malheur d’employer le présent parfait simple au lieu du présent parfait continu (qui sont des temps du passé lié au présent), c’est game over… Alors oui, les formes ne varient pas, mais il ne faut pas se tromper de choix de temps, contrairement au français plus tolérant grâce à l’abandon des temps archaïques dont les subtilités sont trop minimes pour justifier leur maintient.

    1. La conjugaison anglaise recèle de nombreuses subtilités qui peuvent poser problème aux francophones. J’ai d’ailleurs écrit un article sur le sujet. Après, il faut tout de même reconnaître qu’au niveau des terminaisons, l’anglais est beaucoup plus simple que le français.

      1. L’anglais est définitivement une langue facile.
        Mais je vous rejoins sur certaines subtilités que pas mal d’anglais ont du mal à maîtriser aussi.
        Souvent on peut utiliser ou pas la forme progressive, et visiblement cela ne choque pas grand monde. J’observe même que parfois, on met un petit coup de « ing » par ci par là, en pensant que cela va faire plus anglais !!

        1. Je vois beaucoup d’anglophones se tromper sur des points qui pourraient paraître évidents (comme le fameux its/it’s), même eux ont parfois des difficultés.

          1. Pierre, tu parles là d’orthographe, pas de langue parlée.
            Effectivement, il y a beaucoup d’erreurs classiques (it’s its / there, teir, they’re / your, you’re / etc.), ceci parce que l’école primaire n’insiste pas sur l’orthographe… personnellement, je me sers de ces erreurs pour savoir comment ils prononcent.

  5. Pour les langues, je n’aurais pas de soucis, je pense: mes langues maternelles sont le français et le hongrois, je connais bien l’anglais et le néerlandais, et j’étudie l’Espagnol. Pour pouvoir apprendre d’autres langues plus tard, j’étudie le latin, qui me donne d’ENORMES facilités en Espagnol (en plus de ma connaissance du français).

    Je ne suis pas très d’accord dans l’article sur le fait que le hongrois est tellement difficile… Certes, c’est une famille de langues complètement différérente, posant problème pour le vocabulaire, mais la grammaire n’a rien de compliqué! Le hongrois étant une langue agglutinante (on utilise des suffixes là où les autres langues utilisent des prépositions), il suffit d’apprendre ces suffixes et puis on a déjà environ 70% de la grammaire hongroise apprise! Le problème des articles ne se posent pas : pas de masculin-féminin, pas de « de » et « het » du neerlandais, juste « egy » (un) ou rien du tout!

    1. Je cite la difficulté du hongrois par rapport à l’idée reçue qui voudrait que les langues finno-ougriennes soient impossibles à apprendre. Je ne connais pas le hongrois, mais j’ai appris le finnois et je n’en suis pas mort. J’avoue que l’absence de genre grammatical dans cette famille de langues est une bénédiction. Malgré tout, les déclinaisons peuvent donner beaucoup de fil à retordre aux francophones.

  6. Bonjour !
    Je regrette que cet article soit aussi court ! Je l’ai dévoré !

    J’ai une petite « anecdote » à faire partager, par rapport à ma propre expérience (enfin, ma vie de tous les jours).

    Ma langue maternelle est le français, je parle couramment l’anglais américain et je vie en Sibérie depuis plusieurs mois, afin d’apprendre une bonne fois pour toute le russe qui gentiment me torture depuis 3 ans à la fac.

    J’ai une dizaine d’amis russes qui apprennent l’anglais, et je pense pouvoir affirmer que l’anglais et le russe sont radicalement différents (si l’on met de côté tous les mots en russes empruntés à l’anglais dans tout ce qui concerne l’économie et… le fast-food).
    Or, j’ai remarqué qu’il m’était plus dur d’apprendre des nouveaux mots de vocabulaire en russe, qu’il ne l’était pour mes amis russes d’apprendre des nouveaux mots de vocabulaire en anglais.

    Pourquoi ?

    Entre les films et jeux vidéos en anglais pour eux, et le fait que je vive en Russie pour moi, l’omniprésence des deux langues revient au même, n’est-ce pas ?
    Nous apprenons tous ces langues étrangères depuis le même nombre d’années (entre la fac et les films). Donc niveau entraînement, pratique et gymnastique de l’esprit, je pense que ça se vaut.
    Peut-être suis-je moins douée ? Certes, j’ai une grande facilité à retenir et prononcer l’anglais, mais c’est parce que le français et l’anglais sont vraiment très proches. Peut-être que mes « capacités linguistiques » ne s’appliquent qu’à l’anglais ? Même si j’ai noté de très nets progrès quant à la compréhension des natifs russes (au doux accent sibérien…..) au bout de deux mois.
    Ou est-ce parce que l’anglais est définitivement très simple ?

    Mon raisonnement ici est sûrement erroné. Mais j’avoue être perplexe à chaque fois que je me retrouve dans une telle situation. Pour la 12ème fois, comment tu dis « imagination » déjà en russe ?
    Воображение »
    Ah mais oui, suis-je sotte…

    Bref, voilà… 😀
    Désolée pour le roman !

    1. приве́т Шарлотта!
      Ton témoignage est très intéressant car il donne matière à réfléchir. Voici une hypothèse : si tes amis sibériens apprennent plus facilement l’anglais que toi le russe, c’est peut-être parce que cette première langue est diffusée de manière « marquante ». Combien de slogans, de refrains connus, de répliques cultes connaissons-nous en anglais, que l’on soit Français ou Russes ? Des centaines au bas mot. En russe ? Beaucoup moins ! En ce sens, l’anglais est une langue qui est médiatisée de manière si efficace qu’il devient facile de la retenir. Pour reprendre ton exemple, »Воображение » ne m’évoque absolument rien, alors que imagination en anglais, tu peux déjà le relier à Imagine de John Lennon. Ce n’est bien sûr qu’une théorie sans fondement, mais elle pourrait expliquer pas mal de choses.

    2. Charlotte, je sais pas pour toi, mais je suis obligé de trouver des combines tordues pour me souvenir des mots.
      Comment dire grenouille? Facile, la grenouille je me souviens de ses grandes « legs ». On rajoute un « шка » pour que ça fasse mignon et voilà: лягушка

      Pour воображение, je pense qu’il va falloir encore plus tordu …

  7. Привет!

    Je viens de découvrir ce site grâce à cet excellent article, bravo à l’auteur !
    Je suis d’accord sur tous les points abordés. Cependant les idées reçues citées sont principalement vues par un français. Pour avoir côtoyé pas mal d’étrangers, beaucoup pensent que leur langue est la plus difficile à apprendre.

    J’aimerais également faire un petit retour d’experience personnel.
    J’ai comme beaucoup de Français de ma génération étudié l’Anglais à partir de 11 ans jusqu’à mes 20 ans environ, et pourtant à cet age je pouvais à peine faire une phrase complète sans erreur. Manque d’intérêt ? Profs de piètre qualité ? Manque de contact direct avec des étrangers ? Peut-être un peu des trois.

    Dans tous les cas, aujourd’hui à 27 ans, après être passé par une phase « accro aux séries US/UK », et travaillant maintenant à Londres, je parle couramment Anglais. Avec un peu de recul, il m’est évident (en tant que Français) que ça reste une langue facile à apprendre: absence de réelle conjugaison (très limitée en tout cas), réutilisation constante des mots pour en former d’autres (ou pour former des expressions), etc. Je dirais que la seule difficulté est la prononciation et la compréhension des différents accents qui varient beaucoup d’une région à l’autre, au Royaume-Uni tout du moins. Je trouve l’anglais Américain beaucoup plus « clair » à comprendre.

    Tout comme Шарлотта j’apprends actuellement le Russe, et je dois dire que bien qu’étant motivé, j’ai également de grosses difficultés à mémoriser le vocabulaire. L’alphabet cyrillique est pourtant pas bien difficile à apprendre, surtout qu’en Russe la prononciation des mots est relativement facile et directe, mais y’a rien à faire ça rentre pas (à l’exception des mots ressemblant au Français ou à l’Anglais).
    Peut-être est-ce un problème de capacités, tout bêtement, mais j’ai pourtant aucun soucis avec l’Anglais maintenant. J’ai atteint un niveau d’études correct, donc je dois pas être plus idiot qu’un autre.

    Je vais bientôt passer trois mois en Russie, donc j’ai espoir d’améliorer mon niveau puisque Шарлотта à visiblement fait de nets progrès après deux mois ! Fingers crossed 😉

    À bientôt !

    1. Encore un russophone ! On en manquait, par ici.
      Concernant les idées reçues par pays, je suis d’accord : à part les anglophones et les locuteurs de langues latines, à peu près tous les étrangers sont convaincus que leur langue est la plus difficile qui soit.
      Je pense que ton séjour en Russie te fera le plus grand bien dans ton apprentissage, il devrait « t’ouvrir les oreilles » aux sonorités de la langue russe. Bien souvent, il est difficile de mémoriser du vocabulaire dans une langue très différente du français, tout simplement parce que les mots nous semblent complètement étrangers, on n’arrive pas à y trouver ses repères. Une astuce qui peut très bien fonctionner : se concentrer sur le mot récalcitrant syllabe par syllabe, en commençant par la dernière.

  8. Merci pour ce passionnant sujet et ses commentaires, tous éclairants.
    J’apporte mon témoignage si tu veux bien , Pierre. Il est long, désolée.

    Je suis belge francophone et élève studieuse donc pour le français, aucune difficulté (et je corrige au vol les fautes dans les textes qui me tombent sous les yeux, et il y en a de plus en plus dans les publications. Par exemple, je ne vois pas la difficulté entre le participe passé et l’infinitif des verbes du premier groupe, si on a conscience de ce qu’on dit grammaticalement, on sait quand même bien si on conjugue un verbe au passé composé ou pas).

    J’ai appris l’allemand au lycée pendant six ans. Les 3 premières années avec un jeune prof et la « méthode audio-visuelle » (bandes magnétiques et diapositives, hihihi!) : apprentissage facile, grammaire comprise, c’est vrai que je faisais aussi du latin, alors les déclinaisons allemandes à côté c’est rien du tout. Les 3 dernières années, avec un vieux prof qui lisait de la littérature à laquelle on ne comprenait rien et écrivait un résumé au tableau qu’il fallait apprendre par coeur… presqu’impossible pour moi, et j’ai désappris la langue courante, donc je ne comprends rien et parle à peine pour le tourisme de base.

    J’ai appris l’anglais au lycée pendant trois ans, j’adorais la langue et suis partie en séjour linguistique en Anglerre, je l’utilise souvent en voyage (en Grande-Bretagne et en Inde), donc je le lis et parle couramment. et je comprends les différents accents sans trop de difficulté (même à Glasgow… après quelques jours pour me faire l’oreille), mon orthographe n’est pas parfaite (manque de pratique). Je rejoins de nombreux témoignages: pour un francophone motivé, l’anglais est facile, merci Guillaume (le conquérant).

    A 20 ans, je suis partie seule en Italie, passionnée par son art. En une semaine passée avec des jeunes vacanciers en « immersion linguistique » en utilisant mon mini dico et en prenant des notes, je me débrouillais déjà pas mal, en un mois, je lisais couramment le journal et pouvais participer à toute conversation. Donc oui, l’italien quand on a fait six ans de latin, c’est pain béni.

    De là à me débrouiller en espagnol lors de vacances dans le pays… je baraguine (on me comprend) et je comprends sans difficulté l’écrit et l’oral.

    Toujours passionnée par l’art et l’archéologie, je suis partie trois mois seule en Grèce. Je connaissais l’alphabet car j’avais fait un an de grec ancien au Lycée. Je pouvais donc lire et j’ai commencé par recopier les mots des menus des restos, traduits en anglais. Avec « le grec en 90 leçons » – j’en faisais une par jour – et en prétendant ignorer l’anglais, j’ai appris le grec… une langue de fous: j’ai relevé plus de 50 formes de noms dans les déclinaison (mais moins de cas qu’en latin) et tous les verbes courants changent de forme comme de chemise: ex. je ne mange pas entre les repas: troo; je mange une pizza (en ce moment) : fao. Et bien, avec ma motivation et mon amour du pays, c’est entré sans trop de difficulté dans mon cerveau, et ça change complètement le rapport avec les gens sur place avec qui je peux bavarder aisément, pour leur plus grande joie. Mais je ne comprends guère la TV ni les journaux car il faut savoir quíls ont deux langues: la savante et la populaire, celle pour l’église et les écrits, et celle pour la vie courante.

    Lors d’une semaine en Gambie, le jardinier de l’hôtel m’a appris un rien de wolof, ainsi je pouvais marchander au marché et on me prenait pour une expat 🙂 Idem en Egypte, avec quelques mots d’arabe, on évite mieux l’arnaque 😉

    Et maintenant, après tous ces succès, le fiasco incompréhensible – c’est le cas de le dire. Depuis une dizaine d’années, je vais régulièrement aux Pays-Bas. Le néerlandais est proche de l’allemand, donc je parviens à comprendre vaguement les écrits mais quand on me parle, je ne comprends que quelques mots et je devine souvent mal ce qu’on me dit. Quand j’essaie de parler, on ne me comprend pas et on me répond en anglais – ils adorent tous parler anglais (plutôt américain). Je progresse très légèrement avec le temps mais c’est minime. Je m’interroge. Est-ce un manque de motivation puisque l’anglais marche parfaitement? Un manque d’attirance pour la sonorité de la langue? Ne rigolez pas, je précise que je n’ai aucune animosité contre les Flamands, je n’ai pas de contacts avec eux (pas l’occasion d’aller en Flandre), je ne les connais pas, je n’ai vraiment aucune raison de leur en vouloir, ni à eux ni à leur langue.

    Ou bien, est-ce que nous possédons un registre de fréquences personnel – induit par l’apprentissange de notre langue maternelle? – qui nous rend perméables aux langues de fréquences similaires et imperméables aux autres? Est-ce que finalement l’apprentissage des langues n’est pas dépendant des caractéristiques personnelles de l’individu plutôt que de celles de la langue elle-même?

    A part ça, mes conclusions sont que pour apprendre une langue, il est nécessaire d’être fortement motivé, de rester en contact permament et exclusif avec les locuteurs (bain linguistique – oui, Pierre, les médias aident aussi: les chansons, les films etc.), de répéter tout à voix haute jusqu’à ce que « ça entre » (comme les bébés), et en parallèle, de lire pour se familiariser avec l’orthographe et d’étudier la grammaire pour éviter les fautes et améliorer la compréhension. Et pour cela, il faut d’abord bien maîtriser la grammaire de sa langue maternelle, en avoir bien assimilé les concepts.

    Le problème de la variation des accents existe pour toutes les langues: Marseille n’est pas Paris, Bruxelles n’est pas Namur, Londres n’est pas Glasgow, Munich n’est pas Hambourg, Rome n’est pas Turin etc. Il ne faut pas oublier que dans le passé chaque patelin avait son dialecte. Comme dit Pierre, c’est une question de « se faire l’oreille ».

    Et là dessus, Sayonara!

    1. Merci Daisy pour ce passionnant commentaire… qui a d’ailleurs passé près de 2 semaines dans les spams, je fais bien de les regarder de temps en temps !
      Concernant le néerlandais, difficile à dire… Il est effectivement possible que ton manque d’intérêt pour la langue, additionné à la facilité de communiquer en anglais, constitue un frein à ton immersion, d’où tes progrès très lents. Vu tes multiples expériences avec des langues très différentes les unes des autres, je doute que tu aies un problème inné avec le néerlandais en particulier.

  9. Bonjour Pierre !
    Votre article m’a beaucoup plu et je vous suis entièrement sur de nombreux arguments.
    Voilà, j’aimerai apporter mon point de vue sur certains points concernant les différences de la langue anglaise et française (ce sont uniquement les deux seules langues que je maîtrise, hélas). Je pense, après avoir appris l’anglais, que le système d’écriture et de compréhension était moins complexe que celui utilisé en français. Encore maintenant, en français, je me surprends à faire des fautes grossières, tandis que lorsque j’écris anglais, mes fautes reviennent moins souvent (je rappel que le français est ma langue maternelle). Avec toutes nos règles de syntaxe, de conjugaison, d’orthographe, parfois obscure et j’en passe, j’ai l’impression que le français a une histoire très complexe, parfois « tournée » vers un ancien (ou toujours d’actualité ?) système élitiste, tandis que la langue anglaise a été conçue pour une compréhension générale, plutôt populaire, ce qui a favorisé (en partie) sa diffusion dans le monde. Qu’en pensez-vous ? J’aimerai avoir un avis de votre part sur ce sujet.
    Peut être que ce n’est qu’un produit de mon imagination, une idée trop poussée issue d’un raisonnement faux. J’espère que vous aurez le temps de me répondre personnellement, ça me ferait extrêmement plaisir en sachant que je m’éloigne du sujet initial.

    Bien à vous,
    Victor

    1. Effectivement, certaines formes du français ont bien été figées par des intellectuels à partir du XVIe siècle si je ne dis pas de bêtise. C’est pour cette raison qu’on se retrouve avec tout un tas de structures « archaïsantes » que personne n’ose remettre en question, parce que ce serait toucher à l’une des caractéristiques du français !

    2. Victor, Pierre,
      Pour moi, il est indéniable que le Français a conservé un caractère élitiste ce qui a aidé à sa diffusion jusqu’à la 1ère guerre mondiale : le monde entier (du moins les nantis) se devaient d’apprendre le Français (langue de la culture, langue de la diplomatie). Il est abominablement difficile de le réformer, de le simplifier, ce qui montre qu’il y a des tas d’intellectuels qui veulent conserver les archaïsmes (et continuer à « se masturber » – en s’admirant, en s’aimant, en voulant rester « entre-soi »).

      En Américain, par contre, il y a un principe qui est : « People rule », ce qui signifie que c’est la langue de la rue qui fait la règle (pas d’Académie aux USA) ; évidemment ça sert bien pour faire évoluer la langue et pour l’adapter, et pour la diffuser.

  10. L’espéranto : 1 an d’espéranto pour un Français = 7 ans d’anglais ! Une étude allemande prétend qu’il reviendrait moins cher, de faire apprendre l’espéranto aux employés, que de payer des remises à niveau en anglais !
    Français langue difficile : la prononciation oui ! Il y a une différence entre « brin » et « brun » (mais qui la fait ?), et beaucoup de gens prononcent « é » là où il faudrait prononcer « ê ».
    Pluriel français phonétiquement il n’y en a pas beaucoup : chien / chiens ; cheval / chevaux.
    Accent tonique ! Régulier et s’il est mal placé : ce n’est pas important ! Alors qu’en Russe…
    Pas de déclinaisons irrégulières ! Comme en Russe…
    Pas de voyelle mobile… ! Comme ne Russe…
    Le français se simplifie : que fais-tu ? Qu’est-ce que tu fais ? => Tu fais quoi ?!
    Le subjonctif est en voie de disparition, qui n’a pas entendu : « il faut que je vais à… »
    Les accords avec avoir : même les littéraires se trompent…
    Les accords avec être : celui-là n’est pas sorcier… mais on l’oublie souvent (écoutez les journalistes !)
    Les accords au féminin : on l’oublie… « les victimes ils sont évacués à l’hôpital de… » Les personnes, les filles…. ils !!! Je suis une femme juiF !

  11. Salut !
    Hier j’ai decouvert ton blog et j’étais tellement contente de voir du contenu comme ça en français ! Souvent c’est des blog en anglais, et…voilà, ça me fait plaisir 😀
    Par rapport à l’article, je suis tout à fait d’accord, c’est tout une question de perspective. Généralement quand je parle à propos de la difficulté des langues j’utilise l’example de chinois-japonais. Comme tu le disais, pour nous ces langues ont l’air très compliqué, mais pour un japonais les caractères chinois ne sont pas si effrayants que ça, vu que il y a une partie partagé (et encore peut-être qu’il y a d’autres similarités entre le chinois et le japonais, je ne connais pas beaucoup).

    Tout ça pour dire bravo, j’ai bien aimé l’article. Et maintenant je vais continuer à lire quelques autres 🙂

    ¡Hasta el próximo comentario! (Porque me temo que no podré evitar dejar más :D)

  12. J’essaie d’atteindre un niveau avancé en anglais mais ce n’est pas facile! Je trouve cette langue assez difficile. Je l’apprends depuis plus que 10 ans et j’ai accéléré mes efforts l’année dernière. J’ai suivi un cours qui prépare au IELTS. C’est un test d’anglais officiel. C’est très intéressant pour ton C.V. ! J’ai suivi des cours d’anglais à Bruxelles ( http://www.englishacademy.be ) J’ai bien progressé mais je n’ai pas pris l’examen.
    J’étais inscrit pour des cours intensifs d’anglais à Bournemouth en juillet mais je suis tombé malade et je n’ai pas pu y aller. Dommage.
    Je ne sais pas quoi faire maintenant. Mais mon niveau n’est toujours pas avancé.

    1. Bonjour Christine,
      Pour continuer à progresser en anglais, il n’y a pas de solution miracle, surtout si tu souhaites passer du niveau intermédiaire à avancé. C’est ce qui prend le plus de temps, donc accroche-toi et continue à le pratiquer, les résultats finiront par se voir. Tu pourras également profiter de la prochaine occasion pour prendre des cours intensifs en Angleterre.

  13. Bonjour,
    J’ai une amie indonesienne qui vit en France depuis 7 ans et qui a suivi des cours de français plusieurs années de suite. Aujourd’hui je suis étonnée qu’elle ne sache pas faire une seule phrase correcte : sujet verbe complément, c’est un mélo mélo de français qu’il faut essayer de déchiffrer. D’où cela vient-il, est-ce si difficile d’apprendre le français pour un indonésien. Y aurait-il une methode efficace ? Merci de votre attention

    1. Je ne pense pas que la nationalité ait vraiment un impact. Je pense simplement que votre amie n’a pas pris le français par le bon bout et a persévéré dans des méthodes qui ne fonctionnaient pas. Le mieux serait de reprendre les bases avec un professeur particulier, qui saura déconstruire les mauvaises habitudes et en reposer de bonnes.

  14. Bonjour, petite coquille dans la partie sur les systèmes d’écriture, le vietnamien est dans la case « logogramme » avec le chinois et le coréen, alors que c’est un alphabet (comme écrit un peu avant dans l’article d’ailleurs).

    1. Il n’y a pas d’erreur, je fais simplement référence au fait que le vietnamien utilise aussi l’écriture chinoise en plus de l’alphabet latin. Même si c’est seulement dans les textes historiques, pas dans l’écriture courante.

      1. Dans ce cas, il faut utiliser l’imparfait. Il y a longtemps que l’écriture idéographique a été abandonnée en vietnamien. Seuls les historiens et philologues peuvent la déchiffrer.
        Même le coréen a abandonné les hangeul dans les années 90. On ne les apprend qu’à l’école, et on ne s’en sert plus après.

  15. Non mais c’est du n’importe quoi !
    En quoi le russe est une langue impossible à apprendre ?
    C’est l’une des langues les plus simple du monde !
    Il suffit juste d’apprendre l’alphabet
    Il n’y a que trois temps (passé, présent, futur) avec deux déclinaisons pour le passé et le futur
    Il n’y a pas de déterminants
    Les conjugaisons sont extrêmement simple
    Il n’y a rien de compliqué, en un an je savais déjà parler russe

  16. Bonjour,
    Moi, j’ai appris l’espagnol sans vraiment savoir comment. En fait, je suis les cours d’espagnol LV2 au lycée et je suis allée quelques fois en vacances en Espagne, mais je parle tout de même couramment l’espagnol alors que ce n’est pas le cas des autres élèves. J’ai eu beaucoup de facilités dans cette langue.

    J’apprends le russe et j’ai d’ailleurs écrit un commentaire sur le sujet, mais sur un autre article (l’équation magique pour apprendre le russe).

  17. Dire que l allemand n est PAS une langue à apprendre alors LA je tombe des nues… 110 millions d Européens parlent Allemand, une langue logique, carrée, un Lego A monter avec ses mots composés, des écrivains, philosophes, musiciens SANS pareil… SANS parler de sa puissance économique et commerciale.. qui vous offrira des opportunités professionnelles diverses..

  18. Buna ziua Pierre!Bonjour Pierre!
    Je voudrais te rappeler une chose, ma langue maternelle le roumain fait partie de même des langues latines. Dans tes recherches tu n’as pas trouvé cette information? Désolé. Du courage en tout.

  19. J’adore les langues asiatiques, le problème c’est qu’il y a quasiment une écriture par langue. J’ai des gros problèmes de mémoire donc je retiens de plus en plus mal.
    Parmis ces langues je trouve le thaï plus dur car je n’arrive pas à le lire… et ce n’est pas faute d’apprendre l’alphabet depuis plus d’un an.
    Je m’explique en chinois, une syllable correspond à un idéogramme puis le sens de lecture est de gauche à droite ou de haut en bas. En thaï c’est dans tout les sens.

    Exemple : ผมพูดไทยได้นิดหน่อยครับ qui veux dire: je peux parler un peu thaï. Pompouthaidanitnoykhrap

    ผม = pom
    พู = pou (ou long)
    ด = Je ne sais pas à quoi ça sert
    ไทยไ = thai mais ไ c’est ai ท c’est th ย c’est y et re ไ ai mais thaï c’est que ไทย donc je ne sais pas à quoi il sert… en plus.. mais comme j’ai du mal avec les lettre triple : ไทย, tout ca c’est thaï en gros c’est aï avec la lettre du milieu qui peu être n’importe quelle consonne.

    ด้=da
    นิด=nit pour danit, lire ça va, comprendre je ne comprends rien car le a comme ça est court et il se place toujours sur la première consonne d’une syllabe à 2 consonnes. Je suppose que ด้น c’est une syllabe et… ิด une autre mais les voyelles ne doivent pas se balader seule mais vaut mieux être seule que mal accompagnée.

    หน่อย=noy mais j’ai appris que ห c’est h donc qu’est-ce que ça vient faire là, je n’en sais rien. น่ c’est n+je ne sais pas quoi je n’ai pas trouvé. อ c’est o car situé entre 2 consonnes car ย y en Thaïlande est une consonne.

    ครับ khrap kh+ra+p ça, ça va.

    C’est pour les hommes… pour les femmes le début et la fin change. Remplacer ผม par ฉัน (chan) et ครับ par ค่ะ (kaa)

    Sinon j’essaye d’apprendre un peu le hongrois mais pour le moment je n’ai rien retenu. Pour le tchèque j’avais fait pareil mais je m’y était pris tard. Pour avoir fait ça plusieurs fois car j’aime apprendre la langue des pays où je vais, je sais très bien que ça ne sert à rien car les gens me parle et me réponde en anglais. De là je me dis que les séjours linguistique ne vont que pour l’anglais, surtout quand tu es un touriste seul.

  20. Bonjour,

    Merci pour cet article intéressant. Une petite erreur à signaler dans les systèmes d’écriture :
    « Les logogrammes : ici, un symbole représente une unité de sens.
    Exemples : les sinogrammes, présents en chinois (mandarin, cantonais…), japonais, vietnamien et coréen, les glyphes mayas, les hiéroglyphes égyptiens. »

    Le vietnamien est classé dans cette catégorie. C’était vrai il y a qqs siècles puisque de part la colonisation chinoise, l’écriture était basé sur des dérivés des sinogrammes mais depuis le 16ème siècle des missionnaires ont commencé à utiliser l’alphabet latin et une transcription complète existe aujourd’hui. Le vietnamien est donc la seule langue où un français n’a (presque) rien à apprendre au niveau de l’alphabet. A part quelques symboles inventés pour faire face au système complexe d’accentuation (6 accents), les lettres sont les mêmes . Le vietnamien n’utilise donc plus de logogramme mais a bien son propre alphabet le chữ quốc ngữ de 28 lettres.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%E1%BB%AF_qu%E1%BB%91c_ng%E1%BB%AF

  21. Toutes les langues ne sont évidement pas au même niveau de difficultés d’apprentissage, y compris pour les locuteurs de langue maternelle.
    Sinon il faut m’expliquer pourquoi les petits français sont encore en train de ramer en 6ème avec la conjugaison des verbes irréguliers, donc à 10 ou 11 ans (pas mal pour une langue maternelle), pourquoi les chinois apprennent encore des idéogrammes à l’âge adulte, pourquoi les israéliens rament longtemps avant de lire le journal etc…
    Ce n’est pas juste une question de point de vue, certaines langues présentent des difficultés objectives.

  22. Salut Pierre, j’ai beaucoup aimé votre article, apprenant l’allemand (en Allemagne) je me rends bien compte que la syntaxe du verbe et la déclinaison me paraissent comme une montagne à surmonter, ce qui n’est surement pas le cas d’un grec dont la langue est déclinative. D’autre part la difficulté d’une langue ne se réduit pas à la grammaire et les règles de logique, les jeux de langage, en bref toute l’activité culturel qui sous-tend une mangue est à prendre en compte. J’en veux pour preuve ceci, que vous appreniez par cœur une grammaire de mandarin ne fera pas de vous un  »chinois ». Cette inclusion du culturel et de la langue est à mon sens trop subtil pour être comparé d’une culture-langue à une autre, ça ne ferait aucun sens.
    Pour éclairer le phénomène de  »fierté d’avoir une langue difficile », je pense qu’il est alimenté par l’association d’idée entre le simple et le facile, et le difficile et le compliqué, et vu qu’on parle d’une langue, il est aisé d’y associer l’intégralité de sa culture. Ainsi en répétant le cliché de l’anglais facile et du français difficile, on tend de fait à dire grosso modo : l’anglais langue facile donc culture simple, le français, langue difficile donc culture complexe.

    Bonne continuation, Arthur

  23. Il est très bien pour apprendre des langues nouveaux car on ne connaît pas qui que l On aura comme épouse ou époux. Si l On voyage qui que l'on peut servir, rencontrer pour s'adresser parler cette langues que la personne nous adresse pour répondre aux questions posées. Cela concerne les jeunes qui ont un âge de 40 ans et si tu ne voyage plus tu est seul dans une maison sans rien pas d enfant, tu n'as pas de voiture pour donner place aux autres langues tu fais trois kilomètres à pied pour aller prendre un car pour te déplacer aller au rendez-vous, tu n'as besoin de quiconque pour le moment mais tu as déjà fait tout les dossiers de ta vieillesse afin que tu ne peux plus te déplacer mais le dossier fait partie pour te garder sans aller nulle part tout est écrit dans le dossier donc pourquoi prendre des cours de langues et même chez soi on a personne à s'adresser apprendre la langue c est bon mais pas les retraités qui sont seuls et vieillissement à quoi que ce temps sert pour rien. Et depuis jeunes je voulais faire une mission du christ à 40 ans j'ai dit que je ne me Marie jamais, la caf.ma demander si je ne veux pas d un conjoint j ai répondu que non je ne me marie pas.

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