Cette semaine, Le Monde des Langues vous emmène en balade, à la découverte d’un établissement immanquable pour qui s’intéresse aux langues étrangères. C’est également l’occasion de varier un peu le contenu du site en vous présentant sa toute première interview. Si vous habitez à Paris ou si vous comptez vous y rendre, ne passez donc pas à côté de Mundolingua, le musée des langues.
Mundolingua, un musée pas comme les autres
Niché dans une rue tranquille du VIe arrondissement de Paris, à deux pas de Saint-Sulpice, se cache un lieu unique en son genre : Mundolingua, « musée des langues, du langage et de la linguistique ». Les musées consacrés aux langues (plutôt qu’à une langue en particulier) sont rares et celui-ci en est le seul représentant français et européen.
C’est plus ou moins par hasard que j’ai découvert l’endroit au cours de l’été 2014. Une visite et une discussion passionnante avec son créateur, Mark Oremland, m’avaient convaincu de consacrer un jour un article au musée.
Quelques mois plus tard, je reprends donc contact avec l’équipe de Mundolingua. Ilona Ponavicova, conservatrice du musée, a accepté de me recevoir et de répondre à mes questions.
Entretien avec Ilona Ponavicova, conservatrice de Mundolingua
Pourriez-vous me présenter le musée, son histoire ?
C’est un musée des langues du monde et du langage humain. L’idée est née dans la tête de notre fondateur, Mark Oremland, qui est Néo-Zélandais. A la base, il était musicien classique : il a joué de l’alto dans un orchestre et a étudié au conservatoire d’Auckland. Quand il a eu vingt ans, il s’est dit qu’il ne pouvait pas passer toute sa vie professionnelle à faire un mouvement de va-et-vient sur son instrument. Il a donc étudié le commerce et la comptabilité, puis est parti faire un tour du monde. Aux débuts des années 90, il s’est installé à Paris où il a fondé une petite agence de voyage, qui est devenue assez grande après vingt ans d’existence. Quand il a eu quarante ans, il y a dix ans maintenant, il s’est dit qu’il ne voulait pas faire que du commerce et s’est donc inscrit à Paris V où il a étudié les sciences du langage pendant cinq ans. Il a vendu l’agence de voyage à son plus grand concurrent et a investi cet argent pour fonder ce musée. Mundolingua est né de son initiative personnelle, de ce rêve de jeunesse.
A quand remonte la fondation du musée ?
L’association a été fondée en 2010. Nous avons mis trois ans à construire le musée lui-même, qui a ouvert le 11 octobre 2013. Au début, il n’y avait que nous deux, j’ai beaucoup travaillé en me servant d’Internet ou de textes. C’était vraiment un travail en petit comité, pendant deux ans. Après, la troisième année, nous avons eu toute une équipe de stagiaires et, juste avant l’ouverture, nous avions énormément de bénévoles : nous étions près d’une trentaine, traducteurs compris. Après l’ouverture, ils sont tous repartis et nous travaillons désormais avec de petits effectifs.
Pourriez-vous me présenter l’équipe du musée ?
Je suis la seule employée de l’association, la seule personne qui est là tout le temps pendant la semaine. Après, il y a des collègues, des bénévoles, qui viennent pour le week-end ou pour m’aider quand nous recevons des classes.
Pourquoi avoir choisi ce lieu ?
C’est là que se trouvait l’agence de Mark. Il a fait déplacer les gens et l’entreprise, mais il a gardé les locaux.
Que peut-on voir dans le musée, quelles sont ses grandes thématiques ?
C’est un musée du langage humain et des langues du monde. On considère le langage comme la faculté de l’être humain à s’exprimer par la parole articulée, c’est ce qui nous distingue de tous les êtres vivants. C’est quelque chose « d’extrêmement bête », mais qui a tout changé. Grâce à l’articulation, nous pouvons produire une trentaine de bruits par la bouche et nous pouvons jouer avec ces bruits comme avec des Lego, ce qui nous permet de créer des millions de mots, donc des millions de significations. En plus, nous pouvons combiner les mots à leur tour pour créer une infinité de phrases, ce qu’aucun autre être vivant ne peut faire. Tout cela est présenté au rez-de-chaussée.
Pour chaque sujet, nous avons un écran tactile interactif avec des textes à lire, des vidéos à regarder, des bandes sonores à écouter, nous avons également des objets qui servent à illustrer le sujet abordé.
Il y a, toujours au rez-de-chaussée, une grande pièce qui est consacrée aux questions générales du langage humain, comme les définitions linguistiques de base, la communication des animaux… Après, il y a une deuxième petite pièce qui est dédiée à l’acquisition de la parole, l’apprentissage des langues et tout ce qui concerne le cerveau et le langage. Tout cela est présenté de manière vraiment simple, nous avons essayé d’éviter les termes scientifiques et de simplifier au maximum.
Ensuite, il y a une cave, qui est deux fois plus grande que le rez-de-chaussée. On y parle des langues du mondes, avec les théories et les mythes des origines du langage, plus des sujets comme la diversité des langues et tout ce qui y est lié : les insultes, le mensonge…
Le musée s’appuie sur une multitude de supports. D’où vous est venue cette idée de baser votre contenu sur des plateformes numériques ?
Cela allait de soi, parce que le langage n’est pas matériel, on ne peut pas l’exposer dans un cadre. On est obligé de passer par le texte, par la parole et donc forcément par des textes écrits et de la vidéo. Il est impossible de dire quelque chose sur le langage sans utiliser le langage.
Comment avez-vous eu l’idée de construire les supports qui soutiennent les écrans ? Avez-vous fait appel à des prestataires externes ?
Oui, nous avons fait appel à des personnes spécialisées, qui nous ont demandé 50 000€ juste pour nous faire des esquisses. 50 000€ que nous n’avions vraiment pas. Mark a donc eu l’idée d’utiliser des palettes qui servaient initialement à transporter de la marchandise. C’était assez drôle : nous avons acheté des palettes et, pendant une semaine, elles ont trempé dans un liquide anti-incendie dans le jardin de Mark. Il avait aussi une grande quantité de briques et s’est rendu compte qu’il était possible de les utiliser comme un contrepoids pour faire monter ou descendre les écrans en fonction de la taille de la personne qui les consulte. Tout a vraiment été bricolé à la main !
Le contenu du musée est traduit dans les six langues officielles de l’ONU. Pourquoi ce choix ?
C’est Mark qui en a décidé ainsi. Il a considéré que prendre les langues de l’organisme international le plus important était le choix le plus démocratique possible. Il s’agit du français, de l’anglais, du chinois, de l’arabe, du russe et de l’espagnol. Il y a souvent des visiteurs brésiliens et allemands qui nous demandent pourquoi il n’y a pas de version portugaise ou allemande, mais il a fallu trancher.
Comment s’est déroulé ce travail de traduction ?
Il n’a pas été difficile de trouver des personnes pour traduire tout cela. Les traducteurs ont rencontré quelques difficultés techniques avec l’arabe, qui s’écrit de droite à gauche. Lorsqu’ils avaient à mélanger caractères arabes et latins, écrits dans deux sens contraires, il arrivait parfois qu’un problème informatique leur fasse perdre tout ce qu’ils avaient fait. Je pense que la traduction vers l’arabe a pris deux fois plus de temps que les autres, entre autres pour cette raison.
Vous avez donc fait le pari de vous adresser à un public international. Arrive-t-il que certains visiteurs étrangers ne se retrouvent malgré tout pas dans ce choix de langues ?
Les visiteurs maîtrisent en général soit l’anglais, soit l’espagnol, ou encore l’une des autres langues disponibles. Il nous est arrivé de recevoir une classe d’accueil, composée principalement de primo-arrivants, donc débutants en français. Beaucoup ont pu consulter les écrans en arabe, en russe, en espagnol ou en chinois. Dans la majorité des cas, les gens peuvent se raccrocher à au moins une langue qu’ils maîtrisent.
A quel public s’adresse le musée ?
Notre rêve était de créer un musée qui s’adresserait à tout le monde entre 7 et 107 ans. Nous voulions qu’il soit grand public et avons donc remplacé les termes scientifiques par des mots du langage courant. Dans les faits, il est surtout pertinent pour les gens qui sont déjà passionnés par les langues du monde.
Il y a donc un âge minimum pour visiter le musée.
Oui, il faut déjà savoir lire. Cela dit, tout dépend des parents : il nous est déjà arrivé de recevoir un enfant de cinq ou six ans, qui a passé trois heures et demie avec sa mère, une passionnée de langues, qui lui expliquait tout ce qu’elle voyait. Mais ce n’est pas possible pour tout le monde.
Au quotidien, quel type de public recevez-vous ? Français, étrangers ?
En effet, il y a des étrangers qui nous trouvent sur Trip Advisor. En essayant de faire des statistiques par nationalités, nous avons reçu principalement des Brésiliens, des Belges, des Suisses, des Hollandais, des Américains et aussi quelques Anglais. Après, tout le reste de la planète, mais beaucoup moins.
Parmi les Français, ce sont surtout des traducteurs, des profs, les gens qui ont une sensibilité pour les langues.
Le musée a aussi une vie culturelle et propose des animations diverses et variées. Comment organisez-vous tout cela ?
Nous avons conçu des ateliers pour les classes, de collège, de lycée, et plus récemment de primaire. C’est nous qui les concevons et les animons. Le but est de sensibiliser les jeunes au miracle du langage humain, mais aussi à la question des liens de parenté entre les langues : qui dit lien de parenté entre les langues dit aussi lien de parenté entre les populations, les cultures. Cela permet de leur faire prendre conscience que certaines cultures géographiquement très éloignées sont historiquement très proches.
Nous organisons également des soirées thématiques, qui ont lieu une fois par mois et qui sont gratuites. Pour chacune d’entre elles, nous choisissons le sujet et recherchons des intervenants extérieurs. Cette année, il y a eu un stage de verlan, une soirée sur le langage et les enfants sauvages, puis une troisième sur la langue des signes. En avril, il y en aura une sur le nüshu, une écriture secrète inventée par les femmes chinoises pour ne pas être comprise par les hommes. Au mois de mai, ce sera « Paris-Babel, ou une cité multilingue », à laquelle nous voudrions faire venir une prof de Paris V que nous avons contactée pour l’occasion. Elle a écrit la dernière étude approfondie sur le multilinguisme des Parisiens au quotidien, à la fin des années 80. En juin, ce sera « bilinguisme, êtes-vous contre ? ».
Quels types de partenariats avez-vous pu nouer avec des organismes extérieurs ?
Il y a plusieurs types de partenariats. Par exemple, nous en avons un avec l’association Café Bilingue, qui a été fondée par les psycholinguistes Barbara Abdelilah-Bauer et Ranka Bijeljac-Babic. Leur but est de décomplexer les enfants scolarisés en France par rapport à leur langue d’origine, dans les cas où ce n’est pas le français. Il s’agit d’un véritable partenariat, car avec eux, nous avons participé à leur café multilingue, nous avons monté avec eux une petite exposition et ils ont fait venir des profs de primaire chez nous.
De manière générale, les partenariats que nous faisons sont plutôt « dans les faits » et ne reposent pas sur des papiers ou des échanges de contenu pédagogique.
Avez-vous d’autres projets d’animations pour l’avenir ?
Elles auront lieu après les vacances scolaires, donc à la rentrée 2015. Je voudrais organiser des soirées thématiques consacrées à certaines langues en particulier. La première sera faite en partenariat avec l’organisation Parler en Paix, qui enseigne à la fois l’hébreu et l’arabe, tout en présentant ces deux langues comme des sœurs, ce qu’elles sont. Nous ferons peut-être aussi venir des musiciens des deux régions concernées.
Nous aimerions faire une deuxième soirée avec la cinéaste Rozenn Milin, qui a monté un projet du nom de Sorosoro, pour la sauvegarde des langues en voie d’extinction. Elle a fait plusieurs très bons reportages en Afrique et va sans doute venir nous présenter son travail d’ethnolinguistique. Enfin, nous voudrions faire une soirée sur les langues amérindiennes, toujours après la rentrée 2015.
Un peu moins de deux ans après l’ouverture du musée, quel bilan tirez-vous de ce projet ?
Nous en sommes particulièrement fiers. Personnellement, ma plus grande fierté est d’avoir pu faire venir des élèves d’établissements scolaires de toute l’Ile-de-France. Les enseignants trouvent nos ateliers vraiment pertinents et ramènent d’autres élèves d’une année sur l’autre.
Ensuite, les gens qui viennent visiter le musée aiment vraiment son contenu. Au début, ils sont parfois méfiants et se demandent comment il est possible de présenter tel ou tel sujet, mais à la fin, ils repartent avec un grand sourire sur le visage. C’est une grande source de satisfaction.
A l’inverse, y a-t-il des choses qui pourraient être améliorées ? Des regrets ?
Pas vraiment. Parfois, nous avons de petits soucis avec l’informatique. Un écran peut refuser de s’allumer pendant plusieurs jours, même si on change tous les câbles, puis il va fonctionner à nouveau. Ce sont de petites choses qui nous tracassent, mais rien de bien grave.
Pour l’instant, nous n’arrivons pas à couvrir tous les frais par les entrées, mais nous espérons que cela va changer avec le temps. Chaque mois, les visiteurs sont de plus en plus nombreux, donc nous sommes confiants.
A ce sujet, vous avez récemment lancé une campagne de mécénat participatif avec la société Dartagnans. Pouvez-vous nous en dire plus ?
La campagne va durer encore deux semaines. Le but est de récolter 5 000€ pour nous aider à financer le musée et les soirées gratuites. Dartagnans est une plate-forme dédiée uniquement au mécénat culturel. Il est possible de faire un don, à partir de 5€. 66% du montant donné est déductible d’impôt. Si vous donnez 10€, les impôts vous rendront 6,66€.
Quelles grandes évolutions envisagez-vous pour le futur ?
Mon rêve serait de recevoir encore plus de classes chaque jour, de développer de nouveaux ateliers. Il y a beaucoup de profs de langues vivantes qui nous amènent leurs élèves, mais pour l’instant nos ateliers sont assez généraux : son, langage humain, liens de parenté entre les langues…
Il y a plusieurs enseignants d’espagnol qui ont amené leur classe. En dehors de mes activités de linguiste, j’ai pratiqué le flamenco pendant plusieurs années. Avec une prof, nous avons réfléchi à un atelier sur la structure du dialogue dans le flamenco. C’est assez complexe : il y a le danseur, le guitariste et le chanteur et, à certains moments assez précis, ils se passent le relais, font appel à l’autre et doivent se faire comprendre. Il y a un parallèle assez intéressant avec la structure du langage humain en général.
Il y a aussi quelques profs de russe ; j’ai étudié la linguistique des langues slaves, donc je peux leur expliquer beaucoup de choses sur l’évolution du russe et des langues slaves. J’aimerais donc proposer des ateliers focalisés sur les intérêts des enseignants et des matières qu’ils enseignent, mais aussi pour les visiteurs individuels.
Pour revenir au sujet du blog, quelle vision avez-vous des Français et de leur rapport aux langues étrangères ?
Je sais qu’un grand stéréotype veut que les Français ne parlent pas du tout les langues étrangères. Quand je suis arrivée en France en 2003, je ne savais absolument pas parler français. Pendant un an, je me suis exprimée uniquement en anglais et je n’ai jamais eu le moindre problème à me faire comprendre !
A ce sujet, les gens disent toujours « Oui, mais c’est Paris, à la campagne c’est très différent ! ». Je pense qu’en dehors de l’Europe du Nord, personne à la campagne ne parle bien les langues étrangères, que ce soit en France, en République Tchèque, en Espagne… L’an dernier, je suis allée en vacances en Espagne, j’ai demandé une information en anglais dans une auberge de jeunesse du centre de Valence. Même dans un endroit où il y avait beaucoup d’étrangers, l’employé n’a pas su me répondre en anglais !
Je ne partage donc pas l’opinion selon laquelle les Français ne parlent pas les langues étrangères. A la rigueur, je me souviens que quand j’ai appris le français, le prof nous disait que les étrangers avaient du mal à apprendre le français et le prononçaient bizarrement et que les Français prononçaient bizarrement les langues étrangères, parce que le français est presque la seule langue en Europe à placer l’accent à la fin du mot ou de la phrase.
C’est plutôt une question de prononciation que de maîtrise des langues. Ce sont deux choses différentes mais que l’on confond souvent. Même avec un fort accent, on peut très bien s’exprimer et se faire comprendre.
Quelles langues parlez-vous ?
Quand j’étais petite, j’ai appris l’anglais et l’allemand, mais je n’ai pas forcément aimé : c’étaient des cours très scolaires. Par la suite, j’ai étudié ma langue maternelle [le tchèque] dans mon pays, et le serbo-croate, qui me concernait par rapport à mes ancêtres.
Ma langue maternelle est donc le tchèque, je parle le serbo-croate, j’ai appris le français. Je parle bien ces trois langues parce qu’elles sont pertinentes pour moi dans mon quotidien. Il s’est passé une chose assez bizarre : quand je suis arrivée en France, je ne parlais que l’anglais, mais apprendre le français a beaucoup effacé mon anglais et presque complètement effacé mon allemand, que j’ai pourtant appris pendant huit ans !
Avez-vous des conseils à donner à nos lecteurs concernant l’apprentissage des langues ?
On peut apprendre n’importe quelle langue, mais on doit avoir une motivation pour le faire. La passion pour les langues peut suffire chez beaucoup de gens, d’autres ont besoin d’avoir un conjoint qui parle la langue en question.
Je ne pense pas qu’il y ait des langues plus faciles ou difficiles que d’autres. D’ailleurs, quand on fait des classements des langues les plus difficiles au monde, il y a toujours le russe, l’allemand, le français… On ne mentionne presque jamais de langues africaines, alors qu’elles ont une grammaire extrêmement complexe au niveau des catégories nominales. Cela dépend toujours de votre langue maternelle : un peu de patience suffit !
Un mot pour finir à l’attention des futurs visiteurs du musée ?
Si vous êtes intéressés par les langues du monde dans leur pluralité, venez chez nous, nous vous accueillerons volontiers. Sinon, quand vous venez, n’oubliez pas de regarder dans tous les coins : il y a beaucoup de contenu sur les écrans, mais aussi ailleurs. Des visiteurs habitués ou même des collègues se rendent régulièrement compte qu’il y a quelque part un petit tiroir dont ils ignoraient l’existence.
Il faut bien prévoir son temps : c’est une vraie caverne d’Ali Baba !
Un conseil : allez visiter Mundolingua !
Un grand merci à Ilona pour cet entretien. Si vous vivez à Paris ou avez la possibilité d’y venir, je vous recommande chaudement d’aller faire un tour à Mundolingua, vous ne serez pas déçu !
Si le cœur vous en dit, vous pouvez également participer à la campagne de mécénat participatif évoquée dans l’interview.
Mundolingua – 10 rue Servandoni, 75006 Paris
Ouvert tous les jours de 10h à 19h