Par Pierre

13 avril 2015

La langue allemande occupe une place paradoxale dans notre société. A la fois proche de nous et si méconnue, elle souffre d’une image assez médiocre due à de nombreux préjugés. Traversons donc le Rhin pour réparer cette injustice. L’allemand est une langue qui vaut la peine d’être apprise et qui vous ouvrira de nombreuses portes, la preuve en sept points.

L’allemand, parent pauvre des langues étrangères en France ?

L’allemand est une langue qui me tient particulièrement à cœur, car c’est la première que j’ai apprise, avant même l’anglais. Je suis donc personnellement attristé de voir le peu d’enthousiasme qu’elle suscite en France, surtout au vu de la proximité et de l’importance de notre partenaire germanique. Selon un rapport Eurobaromètre spécial (chiffres de 2012), seules 6% des personnes interrogées en France s’estiment en mesure de participer à une conversation en allemand (contre 13% pour l’espagnol et 39% pour l’anglais). A l’inverse, en Allemagne, 14% des sondés se sentent capables de faire de même en français.

Germanophones en Europe
Seuls 6% des Français sont capables de tenir une conversation en allemand. Un chiffre décevant.

Petite anecdote déjà vue sur le site, au salon Expolangues de cette année, les employés du stand allemand distribuaient aux visiteurs des lunettes colorées, les invitant ainsi à « changer de regard » sur l’Allemagne.
Il est donc grand temps de remédier à tout cela, voici donc quelques bonnes raisons de vous mettre dès maintenant à l’allemand. Parole de germaniste, vous ne le regretterez pas.

Pourquoi vous devriez apprendre l’allemand

Ce n’est pas si difficile

L’allemand se traîne une réputation de langue difficile, à la grammaire compliquée. Il est vrai qu’avec ses trois genres (masculin, féminin et neutre), ses quatre déclinaisons et ses verbes rejetés en fin de phrase, il y a de quoi avoir peur.
Dans les faits, l’allemand n’est pas une langue particulièrement difficile. Sa prononciation est même extrêmement simple, car phonétique : il suffit de lire un mot pour savoir comment il se prononce, tout le contraire de l’anglais ! La grammaire n’est pas des plus faciles, mais une fois assimilée, elle est d’une grande logique et ne présente que très peu d’exceptions.

L’allemand présente également l’avantage d’être une langue germanique. Si vous parlez déjà l’anglais, vous remarquerez qu’une grande partie du lexique est similaire. Par exemple, « jardin » se dire garden en anglais et Garten en allemand, fire / Feuer (feu), drink / trinken (boire), etc.
Si, au contraire, vous apprenez l’allemand avant l’anglais, vous serez tout de même avantagé. Vous prendrez de bonnes habitudes de prononciation, comme l’accent tonique ou le h aspiré, sans vous embêter à chercher comment se prononce chaque mot. Vous apprendrez à former les verbes irréguliers et les verbes à particules, très présents en anglais, avec pour cadre une grammaire beaucoup plus logique. De manière générale, les Allemands sont bons en anglais et ce n’est pas sans raison.
Ce dernier point est d’ailleurs valable pour les autres langues germaniques : connaître l’allemand rend le néerlandais très simple et facilite l’apprentissage des langues scandinaves.

C’est une très belle langue (si, si !)

Ah, les préjugés sur la laideur de l’allemand ! J’en ai entendu à toutes les sauces et en toutes occasions : « il n’y a que des consonnes », « on dirait qu’ils crient tout le temps », « c’est une langue de nazis ». Pour beaucoup, les sonorités de la langue allemande se résument aux vociférations de dignitaires du IIIe Reich devant une foule en délire. Soyons sérieux deux minutes : si vous vous amusiez à brailler le français de la sorte, croyez-vous que ce serait agréable à entendre ? Vous pensez bien que non.
L’allemand est une belle langue, qui a donné naissance à une grande tradition de littérature, de musique et de poésie.

Inglourious Basterds
La langue allemande vue par les Occidentaux : les clichés ont la vie dure.

L’allemand est la langue la plus parlée de l’Union Europe

Avec 145 millions de locuteurs natifs, le russe est la langue la plus parlée d’Europe. Plus près de nos frontières, l’allemand est la langue la plus parlée de l’Union Européenne, avant le français ! Les quelques 90 millions de germanophones sont principalement répartis entre l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse alémanique.
Parler allemand représente donc un bénéfice réel pour nous autres Français, celui de pouvoir communiquer avec un grand nombre de personnes près de chez nous.

L’Allemagne est le pays le plus riche d’Europe

L’Allemagne est la quatrième économie mondiale et la première en Europe. De plus, ce pays est de loin notre premier partenaire commercial, que ce soit pour les exportations (16,5%) ou les importations (17,2%) (chiffres de 2013 du Ministère de l’Economie). Les entreprises allemandes sont bien implantées en France et vice-versa.
Dans ces conditions, la maîtrise de l’allemand représente un atout non négligeable dans votre vie professionnelle. Alors que de nombreuses entreprises considèrent la connaissance de l’anglais comme une compétence de base, c’est davantage au niveau de l’allemand que vous pourrez tirer votre épingle du jeu et prétendre à des postes plus intéressants et mieux rémunérés.
La Suisse comme l’Autriche sont également des partenaires économiques privilégiés de la France et représentent donc un intérêt certain.

Les Allemands sont de grands voyageurs

Si vous souhaitez travailler dans le secteur du tourisme, vous pouvez vous frotter les mains : les Allemands voyagent beaucoup et partout dans le monde. A en croire le site Do you speak Touriste, ce ne sont toutefois pas ceux qui dépensent le plus d’argent, contrairement à une idée reçue.
Attention cependant à ne pas vous retrouver pris dans une guerre des serviettes entre Allemands et Britanniques, vous n’y survivrez pas !

L’allemand est une grande langue de culture

L’Allemagne possède une littérature riche et surtout très vivante : d’après l’International Publishers Association, l’Allemagne a publié 93 600 livres en 2013 et se place à la cinquième place dans ce domaine, derrière la Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie. Plus de 10% des livres paraissant chaque année sont en allemand. Tous ne sont pas traduits, la connaissance de la langue vous donne donc accès à un monde littéraire immense.
D’après W3Techs, l’allemand est la troisième langue la plus répandue sur Internet. Si l’anglais représente une écrasante majorité avec 55% des sites Internet, l’allemand se classe à la troisième place avec 5,8%, juste derrière le russe (5,9%). En comparaison, seuls 3,9% des sites web sont en français.

Les pays germaniques sont fascinants

Voici une anecdote personnelle : à l’âge de seize ans, je suis parti en Allemagne chez un ami que j’avais là-bas. Avant mon départ, je me suis retrouvé à parler de mon projet avec un commerçant près de chez moi, qui a eu l’air étonné et m’a dit : « l’Allemagne… Il y a des coins plus sympas, non ? ». Cette réaction reflète bien la vision qu’ont nos compatriotes de l’Allemagne, celle d’un pays austère et ennuyeux, où on ne pense qu’à travailler.
Détrompez-vous : les pays germaniques ont beaucoup à offrir et il y en a pour tous les goûts. Des boîtes de nuit branchées de Berlin aux châteaux de Bavière, en passant par les rives du Rhin ou les cafés de Vienne, vous trouverez forcément ce qui vous correspond.
De manière générale, les Allemands parlent bien anglais, mais pas tous, loin de là. De bonnes connaissances en allemand vous seront très utiles pour voyager dans ces pays et bien profiter de votre séjour.

Neuschwanstein
L’Allemagne, un pays gris et triste, où il n’y a rien à voir.

Eins, zwei, drei… Et si vous appreniez l’allemand ?

J’espère que cet article vous aura donné envie de vous mettre l’allemand, une langue sous-estimée par rapport à son importance réelle. Si vous projetez de travailler dans un secteur lié à la recherche ou la technologie, comme la chimie ou l’automobile, foncez, vous me remercierez plus tard.
Si vous souhaitez simplement découvrir l’une des cultures les plus riches au monde, l’allemand est fait pour vous. Notez d’ailleurs que pour voyager en Europe centrale, des connaissances en allemand vous seront très utiles, comme vous pouvez le voir sur la carte affichée plus haut : certaines personnes le parlent même mieux que l’anglais.
Un dernier conseil pour finir et assurer votre survie : en visite dans un pays germanique, évitez de traverser quand le feu est rouge. En le faisant, vous prenez le risque de devenir l’ennemi public numéro un.

Pour aller plus loin : les genres et les pluriels des noms de la langue de Goethe vous posent problème ? Consultez vite le guide des genres et pluriels allemands pour ne plus jamais mélanger der, die et das !

Un événement à ne surtout pas rater (mercredi 16/01)

Vous voulez apprendre l’allemand mais ne savez pas par où commencer ? Ce mercredi 16 janvier à 19h, ma collègue Jeanne du site Apprendre natur’allemand organise une conférence en ligne gratuite, qui vous aidera à parler rapidement allemand.
Pour vous y inscrire, cliquez ici :

>> Les 6 clés pour apprendre l’allemand naturellement (16/01 à 19h) <<

Carte par Jakub Marian, photos par Stadtlichtpunkte et Kay Gaensler.

Pierre

Fondateur du Monde des Langues, j'aide les passionnés de langues à devenir plus autonomes et à atteindre leurs objectifs. J'ai eu l'occasion d'apprendre l'allemand, l'anglais, le finnois, l'italien et le japonais.

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  1. Bonjour!
    J’aime tout particulièrement l’avant-dernier paragraphe sur le fait que l’Allemagne, loin des préjugés dont elle peut souffrir, est un pays magnifique à visiter. Le château de Neuschwanstein (photo) est un des exemples les plus connus, mais c’est comme ça partout en Allemagne ! Châteaux, forêts, lacs par centaines, villages typiques, montagnes plus vertes que vertes, etc. Je ne cesse de vanter ce pays auprès de ma famille, même si pour certains malheureusement, l’Allemagne restera ce « pays triste oú il n’y a rien à voir »… Il faut savoir que l’Allemagne porte sans doute beaucoup plus d’attention à ses espaces verts et naturels que nous autres Français… 😉
    Tschüßi !

    PS : le dernier paragraphe aussi bien sûr ! Il faut apprendre l’allemand !

    1. Hallo Laure et merci pour ton commentaire !
      En effet, l’Allemagne souffre d’une mauvaise image et reste un pays finalement très méconnu de ce côté du Rhin !

      1. Il n’y a pas que l’allemand qui souffre d’une mauvaise image, l’anglais et sa grammaire beaucoup plus complexe aussi selon ton propos ( pas de genre ni de cas en anglais ] Etant bilingue je ne peux malheureusement pas comprendre quel texte allemand que ce soit car les ressemblances sont bien trop rares entre les 2 langues.

        Il faut un minimum de rigueur pour être crédible, même si beaucoup d’affirmation au crédit de l’Allemagne et de sa langue sont exacts.

        1. Merci Jack pour ce commentaire. Loin de moi l’idée de donner une mauvaise image de l’anglais, bien au contraire. Je souhaite simplement bousculer un peu le mythe qui voudrait que l’allemand soit beaucoup plus difficile à apprendre que l’anglais. La grammaire allemande est certes plus complexe que la grammaire anglaise, comme tu le fais remarquer (cas, genres, subordonnées…), mais je trouve qu’une fois qu’on a acquis les bases, on s’y retrouve plus vite. Ce n’est bien sûr que mon avis.
          Concernant les ressemblances entre les deux langues, elles ne sautent pas aux yeux au premier abord, mais je t’assure qu’avec un peu d’habitude on les repère vite. Il devient, entre autres, plus facile d’apprendre les verbes irréguliers. Par exemple, « chanter » : sing / sang / sung en anglais, singen / sang / gesungen en allemand.

        2. pas de genre en Anglais ???? Oh ! Que faites-vous de he, she et it = masculin, féminin et neutre = 3 genres en anglais, comme en allemand… et en français il y a en a deux : le féminin et le masculin
          Quand vous vous exprimez sur la grammaire, apprenez la d’abord ou essayez de ramasser vos souvenirs d’école… si vous l’avez fréquentée
          Je suppose que vous vouliez parler des déclinaisons dans les trois genres
          Le français a encore de beaux, mais rares restes des déclinaisons latines : qui, que, donc, où. Et le quoi est probablement un reste du neutre quid

          1. OK, il existe des pronoms genrés en anglais, comme on pourrait trouver des restes de déclinaisons germaniques dans who, whom, whose
            Mais pour le reste ? Vous voyez des articles genrés devant les noms, comme en français ou en allemand ? Donc il n’est pas non plus stupide de faire un raccourci et de dire que l’anglais n’a pas de genre.
            Donc tout est affaire de perception, pas besoin d’agresser les gens en se basant sur leur éducation supposée. Merci.

  2. J’habite Strasbourg, et depuis quinze ans j’enseigne l’anglais à des adultes qui sont majoritairement alsaciens. Beaucoup d’alsaciens parlent tout d’abord l’alsacien, qui pourrait très bien passer pour un dialecte allemand. Les dialectes Pfältzisch parlés dans la région Rheinland-Pfalz en Allemagne juste de l’autre côté de la frontière. sont en grande partie proches de l’alsacien (qui existe aussi en beaucoup versions d’ailleurs). En plus de ça, beaucoup d’alsaciens ont choisi l’allemand en première langue vivante au collège, et certains collèges et lycées en Alsace proposent même les cours ‘dialectophones’, pour les élèves parlant déjà l’alsacien, ou l’on est plus exigeant que dans les cours ‘francophones’ pour les autres élèves. (D’ailleurs beaucoup d’élèves dialectophones choisissent exprès le cours d’allemand pour francophones pour avoir des meilleures notes plus facilement.)
    Sur tous les alsaciens germanistes que j’ai eu en cours, dialectophones ou non, en grand nombre avaient tendance à compter sur l’allemand pour les aider en anglais. Certains le faisaient consciemment, d’autres inconsciemment. Pour ces gens, l’allemand était beaucoup plus une entrave qu’une aide. Ils en venaient le plus souvent à utiliser le mot allemand là où ils ne connaissaient pas le mot anglais. Il en allait de même pour la syntaxe. Dans beaucoup de cas, c’était devenu un automatisme qu’ils avaient du mal à enlever. Certains étaient même très étonnés que l’anglais et l’allemand soient en fin de compte si différents l’un de l’autre.
    De la même manière, lorsque j’ai pris des cours d’italien pendant mes études (pas pour le parler mais pour chanter des arias, domaine dans lequel je n’ai pas fait long feu), il y avait dans le cours une jeune femme parlant couramment l’espagnol. Elle comptait sur l’espagnol pour l’aider en italien. Mais de la même manière que pour les germanistes apprenant l’anglais, elle comptait beaucoup trop dessus et cela ne faisait que freiner et retarder ses progrès. Elle fini par reconnaître que si l’italien ressemble effectivement beaucoup à l’espagnol, c’est malgré tout complètement différent.

    Ces deux exemples reflètent deux points très importants:
    -compter sur une langue que l’on maîtrise pour en apprendre une autre est une pratique très dangereuse, à proscrire dans beaucoup de cas;
    -apprendre une langue une langue proche d’une autre langue que l’on parle couramment n’est pas forcément plus facile, simplement les difficultés ne sont pas les mêmes qu’avec une langue complètement différente.

    1. Merci Rupert pour ce nouveau commentaire très riche. Si un jour tu as envie d’écrire un article sur le blog, n’hésite pas à me le faire savoir 😉
      Si je trouve que connaître l’allemand aide à apprendre l’anglais (ce qui a été mon cas) et vice-versa, il est vrai qu’il est important de prendre du recul et de bien mesurer l’écart qui peut exister entre deux langues, même très proches. C’est sans doute pour cette raison que les Français ont tant de mal avec l’anglais : le vocabulaire est tellement similaire qu’ils ont tendance à prononcer l’anglais comme du français et à essayer de former des phrases anglaises avec une syntaxe française, avec le résultat qu’on connaît.
      De manière générale, la chose la plus importante quand on aborde une nouvelle langue est de « casser » les structures qu’on a en tête pour mieux en apprendre de nouvelles. C’est ce que je vois avec le japonais en ce moment : la grammaire n’est pas spécialement compliquée, mais je dois faire un effort pour intégrer cette manière de dire les choses qui est si différente de ce que je connaissais jusque-là.

      1. Bonjour Pierre, Bonjour Rupert.
        Je suis professeur (natif) de Japonais et j’ai dispensé des cours de langue nippone à des francophones (et aux autres également). Les Francophones ayant appris déjà l’allemand me disent que le connaissance de l’allemand facilite leur japonais, dû au fait que les Japonais mettent leur verbe à la fin de phrase. Cependant, ce n’est que le cas dans les niveaux débutant-élémentaire. A partir du moment où les choses deviennent plus denses, ils ont quand-même du mal, surtout dans la compréhension écrite(niveau avancé, genre B2-C1) au niveau de syntaxe, et cela, sans compter la difficulté engendrée par les kanji. J’avais un étudiant français ayant déjà acquis l’allemand et capable de tenir une conversation technique avec ses collaborateurs (ingénieurs) japonais dans son labo, à qui je dispensais des cours de japonais de niveau B2-C1. Malgré sa connaissance lexicale (y compris le kanji, bien entendu) riche et sa fluidité en japonais qu’il pratique avec son épouse nippone et ses collègues japonais, il a dû mal à comprendre des articles… ce qui n’est pas le cas dans son allemand. Je crois que la similitude entre deux langues proches (ou au moins pas archi-éloignées) comme entre l’italien et l’espagnol, ou alors l’anglais et l’allemand peut être à la fois une aide, et aussi un piège; c’est une particularité double tranchante de langues proches. En ce qui me concerne, le français est une deuxième langue étrangère que j’ai apprise à la fac après mon anglais que j’ai appris aux collègue-lycée, et que j’ai été assez fort en anglais, ce qui m’a largement aidé mon français, sur les plans syntaxique (malgré leurs différences « anodine » comparées au japonais) et lexique. J’ai aussi la possibilité d’utiliser des matériels pédagogiques du français conçu pour Anglophones, qui ont souvent une progressions beaucoup plus rapide que des manuels de français destinés aux Japonais, où les choses avancent comme une limace. Et après un an de stage linguistique à Angers, pour mon French of course, j’ai pris un vol de British Airways (pour mon retour au Soleil Levant), où j’ai écouté et regardé des émissions de BBC, et j’ai été surpris que ma compréhension a été beaucoup améliorée; à mon avis, grâce aux deux choses: il y a plus de phonèmes en français que l’anglais pour une chose, puis, ces deux langues partagent énormément de vocabulaire, ce qui a boosté mon vocab anglais. Voilà voilà, une expérience vécu d’un Japonais

    2.  » Beaucoup d’alsaciens parlent tout d’abord l’alsacien, qui pourrait très bien passer pour un dialecte allemand » : c’est un dialecte allemand et il est parlé à l’identique en Pays de Bade, juste de l’autre côté du Rhin ; cela s’appelle l’alémanique dont les différentes variantes s’étendent du Nord de l’Alsace jusqu’au Tyrol du Sud, en passant par le Wurtemberg, la Suisse alémanique et le Vorarlberg autrichien. Quant aux parlers franciques qui commencent à l’extrême Nord de l’Alsace, ils s’étendent sur une large bande Est-Ouest qui va de la Belgique et le Luxembourg jusqu’au fond de la Bavière franconienne

  3. Des textes de Rupert et de Pierre ci-dessus, je voudrais m’arrêter sur 2 points, principalement pour abonder dans leur sens :
    – similarité du vocabulaire Français / Anglais –
    Il y a eu de nombreux emprunts (dans les deux sens) ; pour ce qui est des mots anglais ressemblant au français, c’est un gros piège car même s’il y a des faux-amis très connus, il y a eu divergence entre l’époque d’emprunt (Guillaume le Conquérant ??) et aujourd’hui , ceci dans chacune des 2 langues, si bien qu’à partir d’un certain niveau, employer en anglais, un mot qui ressemble au français a des chances d’aboutir à un malentendu : il est très important de vérifier le sens et l’emploi exacts à l’écrit et la tête de l’interlocuteur à l’oral, voire à rephraser (à l’oral).
    Pas de surprise avec l’allemand, là au moins c’est bien différent malgré la double racine latine et germanique.

    – – les sons Français / Anglais –
    > tendance à prononcer l’anglais comme du français et à essayer de former des phrases anglaises avec une syntaxe française
    Quelle catastrophe !
    Les sons audibles par un Anglais (ou un Allemand d’ailleurs) sont beaucoup plus variés que ceux audibles par un Français.
    Je ne m’étendrai pas sur des exemples mais je m’insurge encore ici, sur le fait que l’apprentissage de l’anglais ne commence pas par quelques chapitres sur le sujet : les voyelles longues et courtes, les x manières de prononcer la lettre « a », quelques règles simples et utiles pour aider à prévoir leur prononciation, etc.
    L’apprentissage de la langue allemande commence par de tels cours mais de toutes façons, en Allemand, c’est clair et net : voyelles brève, longue, ouverte, fermée, ça se lit dans le mot…
    Au fait, je remarque qu’il y a un siècle environ, les voyelles françaises étaient plus variées et on entendait parfaitement les « -ai » du futur et les « -ais » du conditionnel, les « o » et les « ô », etc.
    L’oreille française est devenue très paresseuse en même temps que l’enseignement du Français est devenu bâclé au primaire.
    Il y a beaucoup de mots anglais qui sont entendus de la même manière par une oreille française alors qu’ils sont évidemment différents pour un anglophone.
    Pour ce qui est de la langue allemande, il n’y a pas de telles surprises dans la prononciation ou l’audition : c’est clair et net !

    1. Tout à fait d’accord. Si l’anglais et le français se ressemblent beaucoup du fait de leur histoire commune, il faut veiller à bien les distinguer pour ne pas s’emmêler les pinceaux. Si l’allemand est plus exotique, il nous épargne cette apparente simplicité et est de manière générale plus facile à prononcer que l’anglais.

  4. Je suis d’accord avec tous les arguments de l’auteur et quant à l’anglais je voudrais y ajouter un fait incontestable: la difficulté de l’anglais est extrêmement sous-estimée par le monde entier, et celle de l’allemand par contre sur-estimée. En plus, malgré la dominance de l’anglais, peu de gens qui l’ont appris comme langue étrangère le maîtrisent. Par exemple: quand un hollandais et un polonais se rencontrent et font leur conversation en « anglais (d’aéroport) 😉 », le niveau est plutôt très pauvre et limité au niveau de base. L’anglais internationale n’est que la solution « la moins mauvaise », vu que c’est la seule langue que « tout le monde » comprend un peu. A première vue, cela donne l’image d’une langue facile parce que « tout le monde l’utilise ». Malgré ça, une langue ne se résume pas par « Hello how are you, let’s drink and eat something, do you want to visit my home? ». En fait, l’anglais est un exemple « par excellence » d’une langue très compliquée dans beaucoup de domaines … mais … et ça c’est vrai: pas quant au niveau de base, ce qui est plutôt accessible en anglais … en tout cas plus qu’en allemand ou en français. PS: je suis quadrillingue (y compris l’allemand et l’anglais) et le français n’est que ma quatrième langue.

    1. Tout à fait d’accord : en dehors du monde anglo-saxon, l’anglais se transforme de plus en plus en une sorte de pidgin qui facilite la communication internationale. Les anglophones ont d’ailleurs parfois du mal à comprendre ce Globish, potentiellement éloigné de leur langue maternelle.

  5. L’article est intéressant, avec certains commentaires justes et d’autres pro-allemands.
    L’Allemagne est un beau pays, économiquement fort, et il y a beaucoup de riches mais aussi des pauvres avec des salaires minables (mini jobs; Mindestlohn env. 800€ seulement équivalent SMIG)
    Le problème, ce sont les allemands eux-mêmes. Souvent accueillants et chaleureux, leur mentalité reste quand même assez spéciale : rigueur, extrême discipline, délation, Deutschland über alles, … Nos mentalités respectives sont si différentes; et heureusement entre allemands et français nous nous comprenons mal !

    1. Le but de l’article est bien de montrer l’Allemagne sous un jour favorable, au prix d’une simplification inévitable. Effectivement, il y a aussi des problèmes dans le monde germanophone et il n’est pas question de les occulter, mais je souhaite surtout rappeler qu’il ne s’agit pas du monde austère et froid que certains imaginent !

    2. Vous oubliez de dire qu’en Allemagne il existait déjà depuis très longtemps 12 SMICs différents négociés entre les partenaires sociaux dans les grands secteurs industriels et dont les montants (autour de 12 €) étaient largement plus élevés que le SMIC national (et français aussi) imposé aux entreprises qui n’avaient pas signé d’accord avec les syndicats (essentiellement dans le secteur de la transformation des produits agricoles et celui des services de proximité).
      Vous oubliez aussi de rappeler que les salariés de mini-jobs comme salaire principal bénéficient de la gratuité du logement et de l’énergie, ce qui les mets à 200 € réels au dessus du minimum garanti en France.
      A force de raconter des bobards et répandre des fakes sur l’Allemagne, vous creusez des fossés en Europe dont nous payerons cher les conséquences politiques dans l’avenir

  6. C’est une très belle langue (si, si !)

    Je suis d’accord avec tous les arguments sauf un seul. C’est bien celui de la beauté. D’ailleurs la beauté c’est purement personnel et subjectif. Il n’existe pas un théorème ou une loi universel pour décider ce qui est beau et ce qui est moche. Quelque chose te plais, c’est beau, ça te plait pas, c’est moche, et personne ne peut me démontrer que j’ai tort et qu’en fait c’est beau parce que je me trompe sur toute la ligne.

    Vous aimez la musicalité de l’allemand, c’est très bien, je respecte votre point de vu, mais considère que l’allemand c’est moche, et un point c’est tout. L’allemand c’est moche, d’ailleurs c’est la langue recommandé pour dresser les fauves. Si, si, on vous dira de ne pas les en français ou en italien ou dans une langue slave, car ce sont des langues trop douces et trop mélodieuses. Non il faut le faire en allemand. Une langue qui sert à dresser les animaux. Une belle langue, mon avis perso : berk !!!

  7. Je suis un professeur de langue comme Rupert. J’habite Bruxelles, et depuis 22 ans, j’enseigne l’anglais à des adultes francophones pour la http://www.englishacademy.be .
    L’allemand a des dialectes différents, comme moi je le constate pour le néerlandais. (J’ai un niveau B1 en allemand.) En Belgique, les néerlandophones ont des accents et des dialectes très différents, même avec un vocabulaire partiellement différent. C’est très difficile à apprendre et ça ne motive pas. Mais je constate que les néerlandophones ont des facilités pour apprendre l’anglais. C’est effectivement comme les allemands. C’est logique. Les deux langues sont très proches.

    1. RichardT, I must say your comments on the Dutch language in Belgium are too sweeping … as if e.g. (UK) English weren’t dialectal at all? As if the English didn’t speak any dialects that are not always readily intelligible with one another? As for Dutch: Any semi-educated Dutch-speaking Belgian younger than 50 can speak « Algemeen Nederlands », it’s just that most of them revert to dialect in informal situations (when they’re with friends or family). The inability to speak anything but dialect and regional vocabulary mainly applies to the elderly and even within that group there are folks who can speak excellent standard Dutch. The situation you seem to be referring to dates back to the 1970s and earlier. The so-called inability of the Flemish to master their own (standard) language properly (a reproach often heard amongst Belgian francophones) is, in large part, a direct consequence of centuries of reckless Frenchification (of the administration, the army, society in general and last but not least the Flemish elite) and deprivation of native language education. Over the last 50 years, the Flemish government has been working very hard to make the population improve its command of its native language. If one decides to learn Dutch, one learns the standard language, period. Besides, if learning English were to be limited to learning dialects and dialects only, would there still be so much interest and motivation?

  8. J’aime bien la langue allemande car les noms communs prennent tous une majuscule comme les noms propres,le rejet du verbe à la fin de la phrase après une préposition,les cas de déclinaison qui ne sont que 4,j’ai voulu essayer d’apprendre le russe les cas de déclinaison sont beaucoup plus nombreux,j’ai appris l’allemand en 4 ans à l’école et il me reste beaucoup de choses de cette langue.Il m’arrive d’écouter des chansons en allemand,je la trouve aussi mélodieuse que les chansons en français,en italien ou en espagnol ou en anglais.J’aime bien les mots à rallonge en allemand qui peuvent dépasser les 20 lettres.J’aime les umlaute et les esset.

  9. Bonjour,
    je fais un article dans u journal pour mon collège sur l’importance d’apprendre l’allemand.
    Pourrais-je m’APPUYER sur certaines informations de cet article ?
    Merci

  10. Dans un monde où l’on trouve plus souvent de l’anglais pour faire de l’informatique , comment métier un jeune en collège (cursus bilingue depuis la maternelle )?
    En effet, cet enfant à bien compris qu’il ne trouve des contenus en Anglais pour l’informatique .
    Quels contenus pourrait lui donner l’envie mais aussi progresser?
    Il est en classe de 6ème.
    Merci

  11. Bonjour,
    Les arguments pour l’allemand ne manquent pas. Vous trouverez sur ce site des éléments généraux dans les deux pages suivantes :
    – POURQUOI APPRENDRE L’ALLEMAND ? (lien : https://www.fafapourleurope.fr/formation/apprendre-allemand/)
    – PROMOTION DE L’ALLEMAND / Un diaporama pour informer les parents (lien : https://www.fafapourleurope.fr/formation/apprendre-allemand/informer-les-parents-et-les-enfants/)
    Mais pour un élève de 6e ces arguments rationnels, qui parlent plus aux parents qu’aux plus jeunes, ne suffiront pas. La motivation des élèves est olus affaire de compétences pédagogiques des enseignants que de pression… et tant les enseignants français resteront insuffisamment formés à la pédagogie, cela restera un problème relativement insoluble. L’archaïsme français en matière d’organisation et de contenus de la formation générale des enseignants à la pédagogie explique plus généralement l’échec de l’enseignement secondaire français qui est l’un des plus ségrégatif d’Europe. Tant que « faire de l’allemand » restera du seul ressort des parents et de leur pression, cette discipline ne sera pas vraiment à la portée du plus grand nombre ; elle restera une marque d’élitisme social et, a minima, dépendra d’abord de la stratégie parentale d’évitement du mélange avec des enfants des classes dites « populaires », réputés moins bons élèves et « perturbateurs » du bon déroulement de l' »instruction publique ».

  12. Bonjour,
    franco-allemand (d’origine bavaroise), j’ai été très touché par cet article et je vous en remercie chaleureusement! Cela me fait de bien! Pendant toute ma jeunesse j’ai entendu en Bavière que la France serait notre plus grande amie! Arrivé en France, je n’ai pas souvent eu l’impression que cela serait la réalité! Marié à une française et comme nos six enfants depuis 16 ans avec la double nationalité je continue à croire en cette amitié spéciale – non pas forcement par expérience mais pour aider ce rêve à se réaliser!

    Merci de votre gentillesse
    Matthias

  13. On peut trouver des bonnes raisons comme des mauvaises !

    Car en tant qu’étudiant apprenant l’allemand sa fait 6 ans que j’apprend cette langue et je sais toujours pas la parler, cette langue à des sons dégueulasse au sens littérales, de plus cette langue à beau être parler dans L’U.E et sont pays le plus riche et voyageur, cela m’aide à apprendre l’allemand. D’autant plus, je dirais que 20 personnes sur 25 de ma classe ne savent pas la parler !!!

    Donc en gros cette put*** de langue nous casse les ******** pendant 7 ans pour qu’ensuite on l’oublie et/ou on l’utilise plus !

    Merci de me comprendre !!
    L.D.M (Langue De Merde)

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