Par Pierre

2 juillet 2015

Apprendre le japonais - 2

Après quelques jours de réflexion, voici la seconde partie de l’article consacré à mon nouveau projet : apprendre le japonais. La canicule n’aura pas raison de ma motivation, je compte débuter mon étude de cette langue dès la semaine prochaine. En attendant, je vous livre ici la feuille de route que j’ai établie pour les prochains mois ainsi que les ressources que je prévois d’utiliser, le tout grâce aux conseils que vous m’avez donnés.

Dans un premier article paru lundi dernier, je vous ai présenté mon expérience avec le japonais. Fort des leçons tirées de cet échec, j’ai sollicité vos avis et conseils pour partir sur de bonnes bases dans cette nouvelle aventure.
Vous avez été nombreux à répondre à l’appel, que ce soit dans mon entourage, sur le blog ou sur les réseaux sociaux. Un grand merci à tous. J’ai tenu compte de tout ce qui a été dit et j’espère que cette expérience vous inspirera à faire de même pour vos projets personnels.

Mes ressources pour apprendre le japonais

Au cœur du projet : Minna no Nihongo

Pour être solide, un projet d’étude d’une langue doit se baser sur un support pédagogique principal. Il s’agit en quelque sorte de la « colonne vertébrale » de votre apprentissage.
Ce cœur de votre projet peut prendre plusieurs formes, selon vos goûts et vos moyens : cours à l’université, du soir, particuliers, ou encore auto-apprentissage avec une méthode de langues. J’ai choisi cette dernière option, car j’aime la flexibilité qu’offre un parcours en autodidacte.

Concernant la méthode de japonais à utiliser, mon choix s’est finalement porté sur la célèbre Minna no Nihongo (« le japonais pour tous »). J’ai pu me faire prêter le premier tome (Shokyu I), accompagné du livre de traduction et notes grammaticales. Ce second livre est d’ailleurs indispensable, car la méthode seule est intégralement en japonais !
J’ai conscience que la méthode est réputée difficile d’accès sans un professeur. Cependant, il me reste quelques notions de japonais, je connais des personnes à qui m’adresser en cas de difficulté et j’ai l’habitude d’apprendre les langues étrangères. Sauf surprise, je me sens donc en mesure de franchir le pas.

Les autres méthodes de japonais

J’ai toujours sous la main la méthode Assimil, dont j’avais terminé le premier tome. Je n’exclus donc pas de l’utiliser en parallèle pour relire et écouter les textes. J’ai aussi ressorti du placard la méthode Banzaï, dont les textes et les notes grammaticales pourraient s’avérer utiles.
Dans l’absolu, tout dépendra du temps que j’aurai à ma disposition. Je suis partisan de la simplicité et des sessions courtes et efficaces, je veillerai donc à éliminer tout ce qui est superflu dans mon apprentissage, pour ne garder que l’essentiel.
La méthode 40 leçons pour parler japonais est souvent revenue dans vos recommandations. Je ne l’emploierai pas car je suis déjà bien équipé, mais je la mentionne car elle semble de qualité et pourrait intéresser certains lecteurs.

Méthodes de japonais
Niveau méthodes, je suis plutôt bien équipé. Le défi sera surtout de faire un choix : je ne peux pas tout utiliser.

Des outils et ressources de qualité

Autour de ce noyau (cours ou méthode), j’aime ajouter des outils secondaires que je peux utiliser régulièrement pour parfaire ma maîtrise de la langue.
Par exemple, pour apprendre l’italien, je me base sur la méthode Assimil comme outil principal et sur Duolingo et MosaLingua comme outils secondaires. La première application me permet de m’exercer quotidiennement et la seconde d’apprendre du vocabulaire.
Malheureusement, ces deux applis n’existent pas pour le japonais, je vais donc devoir regarder ailleurs.

Logiciels et applications

Mon choix s’est naturellement porté sur Anki, un logiciel de répétition espacée, disponible sur PC et téléphone. Après tout, anki est un mot japonais signifiant « mémorisation » : difficile de faire plus adapté !
L’interface et le fonctionnement du programme semblent un peu spartiates, mais il existe des tutoriels très bien faits. Après un petit temps d’adaptation, je pense qu’Anki m’aidera à apprendre efficacement le japonais, chez moi ou dans les transports !
Je compte essayer d’autres applications dont j’ai entendu le plus grand bien : Memrise, Obenkyo, JA Sensei… Encore une fois, je testerai et je ferai le tri en fonction des résultats que j’obtiendrai. Côté navigateurs, le module rikaichan pour Firefox et son homologue rikaikun pour Chrome semblent très utiles.

Autres ressources utiles

Pour diversifier mon apprentissage, j’ai choisi de me tourner vers les leçons de NHK World, Le japonais en douceur, que vous êtes nombreux à apprécier.
Du côté des sites proposant des ressources pour apprendre le japonais, trois reviennent souvent dans vos conseils : Ici-Japon, CrapulesCorp et le défunt Go-i. Heureusement, le créateur du site Apprendre-le-japonais.fr a eu la riche idée de récupérer le contenu de ce dernier et de le proposer aux internautes.

Mes objectifs en détail

Quels résultats pour quel délai ?

Si vous lisez le blog depuis quelques mois, vous savez qu’il est important de se fixer des objectifs SMART pour apprendre une langue étrangère. C’est ce que j’ai fait.
Mon projet s’étalera donc sur trois mois. C’est une bonne durée, car suffisamment importante pour voir apparaître les premiers résultats et assez courte pour rester motivante. Au terme de ces trois mois, je prévois d’atteindre un niveau basique de conversation, soit un A2 sur l’échelle du CECR.
Comme d’habitude, je compte m’exercer un peu chaque jour, en adaptant la charge de travail en fonction de mon temps libre.

Même si mes connaissances ont besoin d’un bon dépoussiérage, je maîtrise déjà les kana, c’est-à-dire les deux syllabaires japonais : les katakana et les hiragana. Je compte donc les revoir rapidement pour me passer aussi vite que possible de l’alphabet latin. Mon immersion dans la langue n’en sera que plus grande.

Apprendre les kanji : comment faire ?

Qui dit apprendre le japonais dit fatalement apprendre les kanji, ces signes empruntés au chinois qui terrifient les Occidentaux. Si, dans un premier temps, j’ai eu des velléités consistant à annoncer un objectif chiffré, je me suis finalement ravisé.
Je connais encore très mal les kanji et les subtilités qui s’y rattachent : clés, lectures on et kun, mots formés de plusieurs kanji… Sans cette connaissance préalable, je suis pour le moment incapable de me fixer un objectif pertinent et réaliste.

J’ai donc décidé de découvrir les kanji à mon rythme, sans les négliger, en apprenant à reconnaître ceux qui reviennent le plus souvent. J’apprendrai également à les écrire, ce qui me constituera une petite base de mots essentiels : nombres, noms et verbes récurrents…
Lorsque j’aurai acquis une meilleure compréhension du fonctionnement des kanji, je pourrai à ce moment opter pour une approche plus « productiviste » de leur mémorisation. Il est essentiel de toujours comprendre avant d’apprendre.

Le japonais en pratique

Il me semble important de commencer à pratiquer une langue dès le début de son apprentissage. Je vais donc essayer de trouver des personnes avec qui parler japonais, via des tandems linguistiques à Paris ou sur des sites comme iTalki.
Il ne me restera ensuite plus qu’à trouver des supports pour lire et exercer mon oreille. Je dois avouer être assez difficile niveau manga et anime, mais leur variété fait que je suis sûr de trouver quelque chose qui me correspondra. Pour le moment, je suis plus intrigué par le cinéma japonais, que j’aimerais découvrir plus en profondeur.

Notez au passage que ces mises en pratique (conversation, lecture, écriture…) ne doivent pas être vues comme de simples exercices. Au contraire, elles constituent de véritables leviers de motivation : il n’y a rien d’aussi gratifiant que d’arriver à parler ou comprendre une langue, même de manière imparfaite.

Rues de Tokyo
Par manque de temps et d’argent, je ne prévois pas d’escapade dans les rues de Tokyo cette année. Cependant, la perspective d’un voyage est toujours une excellente motivation quand on apprend une langue.

Déroulement des prochains mois

Mon projet pour les prochains mois n’a pas changé : rendre mon apprentissage public et vous tenir au courant de mes résultats. De cette manière, j’entends vous montrer les « coulisses » de l’apprentissage d’une langue étrangère et démystifier un peu ce processus.
Vous pourrez ainsi vous rendre compte que c’est une activité qui prend relativement peu de temps au quotidien et qui donne de très bons résultats, à condition d’avoir un peu de patience et une bonne méthode de travail.

Des mises à jour régulières

Au cours des trois prochains mois, je vous présenterai mes progrès, mais aussi des ressources pour apprendre le japonais (sites, applications, livres…) que j’aurai moi-même testées et approuvées.
Je n’ai pas encore décidé de la forme que prendront ces mises à jour, mais j’aimerais y inclure des vidéos. Me voir parler japonais serait une meilleure démonstration de mes résultats qu’un pavé de texte qui ne prouve rien. Les réalités de la logistique font que je ne vous promets rien, mais je garde cette possibilité en tête.
Je vous dis donc à bientôt pour des nouvelles de ce passionnant projet !

Mise à jour (mai 2021)

De nombreuses années se sont écoulées depuis la rédaction de cet article. Si vous tombez dessus par hasard, vous trouverez un bon résumé de tout ce que vous devez connaître dans ce grand dossier pour apprendre le japonais.

Crédit images : peaceful-jp-scenery, Moyan Brenn.

Pierre

Fondateur du Monde des Langues, j'aide les passionnés de langues à devenir plus autonomes et à atteindre leurs objectifs. J'ai eu l'occasion d'apprendre l'allemand, l'anglais, le finnois, l'italien et le japonais.

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  1. Bonjour Pierre,

    Minna no nihongo est à mon sens un bon choix, surtout quand tu atteindras les niveaux intermédiaires 1 et 2 qui proposent des lectures de textes de plus en plus longues et complexes accompagnées du CD audio pour l’écoute et la prononciation. C’est absolument redoutable pour progresser.

    Il n’y a aucun problème pour utiliser Minna no nihongo en autodidacte sauf pour le niveau débutant 1 et 2 qui ne proposent pas les solutions aux exercices B (練習B). Heureusement un site chinois a posté les réponses de ces exercices jusqu’à la leçon 50 : http://robokon-answer.com/answer.html.

    Tu t’engages sur un chemin long et difficile, le japonais étant une langue d’une extrême richesse et d’une redoutable opacité pour l’apprenant débutant. Mais le sage ne plie pas devant les difficultés car il sait que c’est sur la durée qu’il récolte les fruits de son dur labeur.

    Bon courage !

  2. je reprends aussi le japonais en autodidacte depuis 2mois apres l’avoir mis de coté 2ans
    entre temps je me suis passionné pour le mandarin et j’ai gagné bcp de confiance a ma capacité a apprendre une langue et les methodes qui marchent « pour moi ».

    je connais bien assimil pour avoir appris le chinois dans un premier temps avec, j’etais en fait completement addict de ce bouquin du coup j’ai naturellement essayé la version japonaise.
    au final je la trouve beaucoup moins interessante, et je n’ai pas ressenti la meme envie de m’y plonger des que j’ai 5 minutes donc je comprends totalement que tu ai eu du mal à t’accrocher.

    Tres vite je suis tombé sur une autre methode moins connue, j’en suis a la moitié et tres franchement je trouve que c’est la methode PARFAITE. c’est une appli ipad (iphone/android aussi?) qui s’appelle human japanese.
    il y a une version demo gratuite qui ne va pas bien loin mais donne une tres bonne idee de la suite,
    je crois que la version complete m’a couté 30€ . Je ne pourrais jamais la recommander assez!
    J’en suis a la moitié et j’ai retrouvé la sensation d’addiction que je pensait ne pas arrivera déclencher avec cette langue. les lessons sont tres progressives, pas de vocabulaire inutile, le romanji est tres vite et tres naturellement abandonné au profit des kanas, on peut écouter tous les dialogues et on est testé a la fin de chaque lesson.
    j’en suis a la moitié et a chaque lesson j’ai l’impression d’avoir appris un point fondamental de plus, le sentiment de progression est tres concretement palpable et extremement motivant.

    Mina no nihongo, c’est celle que j’utilisais en cours il y a 2 ans et qui m’a degouté de la langue au bout de 3 semaines.
    ok c’est clair et progressif, mais je pense que c’est un enseignement a l’ancienne particulierement peu adapté a l’apprentissage en autodidacte.
    Pour etre franc je ne comprend pas l’engouement autour de ce bouquin. les listes de vocabulaire du style articles au supermarché etc, c’est totalement ininteressant et inutile, le vocabulaire s’apprend tout seul quand on en a besoin.
    Je suis convaincu que l’apprentissage d’une langue c’est 90% de curiosité et motivation, la methode devant fournir une base MOTIVANTE, rien de plus. c’est la raison pour laquelle j’apprends infiniment mieux en autodidacte.

  3. Hello,

    Je viens de découvrir ton site et étant également amateur des langues étrangères (en particulier du japonais), j’y trouve de nombreuses informations.
    Concernant le japonais, où en est-tu ? Ta nouvelle formule fonctionne t-elle ?

    C’est assez marrant car nous avons un profil similaire par rapport à cette langue (je suis autodidacte) avec un temps travaillé sur une méthode classique avant d’être devenu complètement laxiste.
    Bref, depuis 6 mois j’ai repris en main mon apprentissage en comprenant que la clef est l’immersion (dans la mesure du possible vu que nous habitons en France).

    Concrètement je lis au quotidien un article de NHK web Easy avec traduction dans Imiwa (sur desktop j’utilise Rikaikun et sur iPad WakaruLite (qui a tendance à planter régulièrement malheureusement…)) auquel je complète par une révision de kanji enregistrés dans Imiwa (par thèmes au fil de mes lectures + listes JLPT / qui seules… Ont toujours du mal à être ingurgitées !).
    Depuis peu j’utilise également FluentU, je ne suis pas assez régulier dessus mais je dois trouver mon rythme.

    Concernant les livres, je regarde essentiellement la grammaire systématique de Reiko Shimamori (et le volume sur les verbes).

    J’essay également de traduire dans ma tête en temps réel les phrases que je cherche à dire en français (ou les mots), afin d’être efficaces cela nécessite une forte rigueur, mais c’est faisable.

    Au final, même si je me dis que ne serai jamais fluent en japonais (sauf si je pars habiter sur place quelques temps), je m’accroche fortement à cette langue que j’adore même si j’avoue être dépité de plus baragouiner que parler, mais je sais que je tiens le bon bout !

    Pas. Autre appli que je conseille : HelloTalk, parfaite pour échanger avec des locaux

    1. Merci Luc pour ton commentaire. Concernant mon apprentissage du japonais, je trouve que je ne progresse pas assez vite notamment à l’oral, mais je suis en train de réorganiser mes journées pour pouvoir plus me concentrer dessus. Un sacré chantier !
      Pour les kanji, j’utilise toujours Anki et je progresse bien, je ne pense pas changer de méthode. HelloTalk est également est également l’un de mes outils préférés.

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